Cheikh ould Baya, député de la ville minière de Zouerat, dont il est le maire sortant, vient d'être élu président du parlement mauritanien à une écrasante majorité. Il a obtenu 118 voix contre 27 pour Soufi ould Cheibany, député du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/Tawassoul, mouvance islamiste), soutenu par les députés de l’opposition.
Le vote a enregistré quatre (4) absentions et deux (2) bulletins nuls. Le total des députés inscrits était de 153.
L’élection d’un nouveau président de l’Assemblée nationale en Mauritanie intervient après des législatives organisées les 1 et 15 septembre 2018.
Cheikh ould Baya est un officier de l'armée à la retraite, considéré comme un des hommes les plus proches du président Mohamed ould Abdel Aziz. Il arrive sur le perchoir dans un contexte marqué par la fin des deux mandats constitutionnels du président Mohamed ould Abdel Aziz, qui a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de respecter les dispositions de la loi fondamentale, en ne se présentant pas à l’élection présidentielle prévue en avril 2019.
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Toutefois, en 2017 et 2018, le chef de l’Etat mauritanien a posé de nombreux actes qui laissent planer un véritable flou au sujet de ses réelles intentions, notent les observateurs.
Illustration avec l’éditorial de l’hebdomadaire «Le Calame» du mercredi 03 octobre dernier. Cet organe généralement critique vis-à-vis du pouvoir de Nouakchott, mettait en lumière les déclarations contradictoires du président pendant la campagne pour les législatives: "Je soutiendrais un candidat en 2019, "Je ne modifierai pas la constitution", "Les députés peuvent voter des amendements
constitutionnels, mais pas nécessairement relatifs au mandat", "Si vous voulez un troisième mandat, un quatrième mandat, ou même un royaume, donnez une majorité écrasante à l’UPR", "Je ne laisserai pas la Mauritanie retomber dans les mains de ceux qui lui ont fait tant mal", etc.