Libéré de prison, Mohamed Ould Ghadda, ancien sénateur et farouche opposant à la révision constitutionnelle d’août 2017, affiche sa détermination à continuer son combat politique.
Après un break de quelques semaines, consacré aux retrouvailles avec la famille, se chef de la fronde des sénateurs de 2017 annonce son retour via les réseaux sociaux. «Aujourd’hui, si Dieu le veut, après un mois consacré à la famille, je reprends le combat, avec plein d’espoir et d’enthousiasme. J’observe les signes de changement à l’horizon. Je ne suis pas de ceux qui sont frustrés par les résultats des dernières élections (législatives, régionales et municipales). Je n’y vois qu’une copie des élections de 2013 et les conséquences de l’intimidation. La falsification et le recyclage ne profitent toujours pas à leur auteur au moment où il le veut».
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L'ex-sénateur affiche aussi une détermination que la prison ne semble pas avoir ébranlée. «Nous ne devons pas craindre la répression, l’emprisonnement, la dissolution des partis politiques et la confiscation des fonds. Ce sont des choses dont le temps et les événements ont prouvé qu’elles renforcent la détermination des peuples et l’aveuglement des dictatures à persister dans le mal. Nous sommes immunisés et prêts à défendre notre constitution et nos principes».
La première sortie médiatique de l’ancien sénateur intervient dans un contexte politique particulier, marqué par la mise en place de la nouvelle assemblée nationale issue des élections législatives de septembre 2018.
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Une institution à la tête de laquelle les députés ont élu Cheikh Ould Baya, un colonel à la retraite, proche du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à quelques mois d’une élection présidentielle aux enjeux multiples pour la Mauritanie. Le flou demeure autour d’un éventuel retrait du chef de l’Etat en exercice, frappé par la limitation constitutionnelle des mandats.