Un accueil chaleureux a été réservé par les autorités mauritaniennes au prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane (MBS). Juste après son arrivée à Nouakchott, le haut responsable saoudien a eu des entretiens en tête à tête avec le président mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz.
Ce périple se déroule sur fond d’une vive polémique, née de l’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien, collaborateur du «Washington Post» sauvagement assassiné et mutilé au consulat d’Arabie Saoudite d’Istanbul, il y a tout juste deux mois.
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L’étape de Nouakchott reste parfaitement collée à ce contexte arabe et international. Ainsi, MBS est arrivé dans une ville sous haute surveillance, quadrillée notamment par des compagnies de police anti émeute. Des forces de l’ordre déterminées à contrer toute tentative de manifestation des milieux hostiles au voyage, notamment la mouvance islamiste à laquelle est affilié le leader Mohamed ould Mansour, qui a catégoriquement condamné cette visite à travers un tweet ravageur.
Un rejet qui s’exprime également à travers les propos de cet analyste affirmant «que les forces favorables à la visite de MBS ont renoncé toute idée d’honneur et de grandeur pour la Mauritanie».
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Depuis le début de l’affaire Khashoggi, Nouakchott a publié une série de déclarations systématiquement alignées sur la thèse défendue par les autorités saoudiennes.
La Mauritanie est une fidèle alliée de l’Arabie Saoudite, et entretient avec le royaume une coopération vieille de plusieurs dizaines d’années, illustrée actuellement par un accord militaire. Cette coopération touche également à d’autres domaines, tels que la finance, avec un dépôt saoudien de 300 millions de dollars auprès de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) datant de 2015, à l’énergie, à l’agriculture...
D'ailleurs, à l'issue de la visite de MBS, plusieurs accords ont été signés, dont le plus important sconcernerait la future construction d'une infrastructure sanitaire multidisciplinaire, portant le nom d'"Hopital Mohamed Ben Salmane".