Diapo.Mauritanie: Nouakchott quadrillé par l'armée, après la présidentielle

DiaporamaLes électeurs mauritaniens, 1,5 million d’inscrits sur le fichier se sont rendus aux urnes samedi pour élire un nouveau président de la République. L'armée a été déployée à plusieurs endroits de la capitale, pour prévenir des troubles post-électorales.

Le 24/06/2019 à 08h58, mis à jour le 24/06/2019 à 09h01

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Hier, dimanche, à Nouakchott, les forces de l’ordre se sont déployées à plusieurs endroits considérés comme stratégiques, notamment le centre-ville, en prévision d'éventuelles tensions, alors que sous l’effet de la peur, plusieurs commerçants ont fermé boutique dans la précipitation. Plusieurs signaux d’une crise post-électorale ont été perceptibles en Mauritanie. 

En effet, Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed dit Ghazouani, candidat de la coalition formant la majorité gouvernementale, a proclamé sa victoire dès hier matin, dimanche 23 juin, lors d'un discours prononcé au Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN).

Cette sortie très médiatisée est intervenue alors que les résultats officiels du vote de samedi dernier sont attendus à la fin de cette semaine.

Ghazouani, candidat de la coalition sortante a proclamé sa victoire en présence de son principal soutien, le président en exercice, Mohamed ould Abdel Aziz, qui n'a pu se présenter à ce scrutin, du fait d'une disposition constitutionnelle limitant la possibilité de réélection du chef de l’Etat à deux mandats successifs. 

Mohamed ould Abdel Aziz et Mohamed Cheikh Ahmed Ghazouani, compagnons depuis une quarantaine d'années, ont été les principaux auteurs de deux coups d’Etats, en 2005 et en 2008.

L’annonce anticipée de cette victoire est perçu par les candidats de l’opposition comme «un scénario écrit à l’avance dans le but de confisquer la volonté populaire».

Après le dépouillement d’environ 90% des urnes des différents bureaux de vote du pays, Ghazouani, vainqueur autoproclamé, totaliserait, selon une source proche de la Commission électorale national indépendante (CENI) un peu plus de 51% des suffrages exprimés. 

Cette institution, composée des représentants des partis politiques ayant tous décidé de soutenir la candidature de Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, est contestée par quatre autres candidats à ce scrutin, qui se réclament de l’opposition, et qui ont dénoncé, à l’occasion d’un point de presse commun, d'une même voix, «des fraudes» samedi dernier, en soirée, à l'issue du vote. 

En plus de Ghazouani, cinq autres candidats sont en lice pour la présidentielle 2019 en Mauritanie. Ces prétendants au fauteuil présidentiel sont Sidi Mohamed ould Boubacar (indépendant-ancien Premier ministre), Biram Dah Abeid (indépendant), Mohamed ould Maouloud (Coalition des Forces pour un Changement Démocratique-CFCD), Kane Hamidou Baba (Coalition Vivre Ensemble-CVE) et Mohamed Moutaj El Wavi (indépendant).

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 24/06/2019 à 08h58, mis à jour le 24/06/2019 à 09h01