Après une grève de 48 heures qui n’a pas eu de répondant de la part de leur employeur, les dockers du Port autonome de Nouakchott (PAN) ont haussé le ton en organisant le lundi une marche de protestation aux alentours du port. Une situation qui a poussé les gendarmes à intervenir et à user de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Plus d’une trentaine de grévistes ont été arrêtés lors des deux journées de manifestations. La gendarmerie ayant justifié son intervention musclée par l’obligation de protéger les dockers non grévistes face aux manifestants.
Les grévistes protestent contre le transfèrement de la totalité des conteneurs en ville pour les opérations de déchargement et non plus au port. Ainsi, pour les grévistes «la décision de l’administration du port consistant à transporter et à décharger les conteneurs de marchandises au niveau des magasins commerciaux, au lieu de dépoter leur cargaison au niveau du port, tel que cela se faisait jusqu’en 2014, leur fait perdre du travail».
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Pour les hommes d’affaires, c’est une question de coût et de gain en temps. En effet, le coût de dépotage de la tonne est facturé à 1.200 ouguiyas (moins de 3 euros) au port, alors qu’en ville le tarif de déchargement est de moitié (600 ouguiyas).
Pour les dockers, c’est une question de survie. Ils avancent que depuis l’entrée en vigueur de cette mesure en 2014, de nombreux dockers ont perdu leurs emplois au niveau du port alors que la concurrence est très rude en ville. Partant, ils sont déterminés à se battre pour préserver leurs emplois.
Issus essentiellement de la communauté des Haratines, ces travailleurs vulnérables ont reçu le soutien du «Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines», qui appelle à une intervention des autorités pour annuler la décision de l’administration du port, en obligeant le retour du dépotage des contenus de marchandises au niveau du port».