Les préparatifs de la deuxième édition de la Conférence islamique internationale sur la tariqa Qadirya vont bon train aussi bien en Mauritanie qu'au Sénégal. Cette grande manifestation religieuse est prévue les 8 et 9 juillet à Nimzatt, région de Rosso (sud-ouest), du côté mauritanien, et les 12 et 13 juillet à Dakar, côté sénégalais. Une manifestation qui coïncide cette année avec le centième anniversaire de la disparition du vénéré Cheikhna Cheikh Saad Bouh.
C’est dans cette perspective qu’une rencontre regroupant plusieurs centaines de participants s’est déroulée samedi soir 15 avril dans un réceptif hôtelier de Nouakchott. Celle-ci a servi à mettre en place un comité de pilotage et un comité scientifique pour une approche stratégique visant à accélérer les préparatifs de l’événement.
Dans un message adressé au rassemblement de la capitale mauritanienne de samedi soir, le président de la Fondation Cheikhna Cheikh Saad Bouh et président de la Fondation internationale de la tariqa Qadirya a expliqué les enjeux de la conférence de 2017. Elle «doit contribuer à apporter une clarification des réponses de l’Islam face aux problématiques du nouveau monde, marqué par une globalisation synonyme de pertes de repères pour de nombreuses sociétés».
Lire aussi : Un forum des leaders religieux contre le radicalisme à Bamako
L’approche déclinée par cette importante figure religieuse de l’espace ouest-africain et sahélo-saharien, devrait occuper une place prépondérante dans les débats du prochain colloque international sur la Qadirya. Il s’agit du développement fulgurant des idéologies extrémistes et destructrices qui débouche sur une violence se réclamant à tort de l’Islam. Un fait qui a dominé les 20 dernières années.
Cette tendance est favorisée par la situation politique, économique et sociale au sein de certains Etats encore incapables d’offrir tous les services de base aux populations.
Cette situation qui favorise l’extrême pauvreté des populations de la région est favorable à la prolifération d’une rhétorique consistant à vendre des illusions à des jeunes déboussolés et prêts à s’embarquer dans toutes les aventures et mésaventures.
Notamment à suivre des islamistes violents dont la vision est basée sur des idéologies importées nées de la situation en Afghanistan, en Algérie et un peu partout ailleurs.
Lire aussi : Sénégal. Macky Sall gagne les foyers religieux à sa cause
Dans les cas du Sénégal, de la Mauritanie et de l’Afrique de l’Ouest, les confréries, les tariqa et la vision soufie de l’Islam, ancrées dans la mentalité et la culture séculaire des peuples depuis plusieurs centaines d’années, sont appelées à servir d’amortisseurs et de protection contre ces idéologies importées, estiment les observateurs.
Pour ce qui est du coût de l’organisation de cette manifestation, il est estimé à 300 millions de francs CFA (458.320 euros). Ces fonds seront collectés auprès des fidèles, en plus des soutiens attendus des gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie.
La rencontre pour la mise en place du comité scientifique et du comité de pilotage de la deuxième Conférence islamique internationale sur la tariqa Qadirya a également permis d’aborder l’aspect lié à la modernisation de la localité de MBoumba Guéoul, une sous-préfecture de la région de Louga (nord du Sénégal), capitale de cette branche de la Qadirya, dans le sillage du programme de modernisation des cités religieuses entreprise par le gouvernement du président sénégalais Macky Sall.