Les années passent et le système éducatif mauritanien poursuit sa descente dans les abysses de la médiocrité. Une réalité implacable comme l'atteste la cuvée du baccalauréat de l'année scolaire qui vient de s'achever.
Illustration avec cette déclaration du Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES), rendue publique mercredi. Celui-ci déplore les résultats catastrophiques enregistrés au BAC 2017, dans toutes les séries.
Dans les séries Lettres modernes (LM) et Lettres originelles (LO), le nombre de 625 admis, ne représente que 4,4% des candidats.
Pour le Bac «C» (Mathématiques), sur un total de 371 postulants, on a enregistré un taux de réussite de 15,43%. Sur ce point, le syndicat dénonce une appréciation de satisfaction du ministre de l’Education nationale parlant «d’une amélioration du taux de réussite dans la filière mathématiques, qui atteint 19,64%, contre 17,69% l’année précédente».
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Mais dans les faits, le syndicat affirme «que le taux de réussite de cette filière a connu une baisse passant de 18,13% en 2016, à seulement 15,43% cette année».
Par ailleurs, le SNES relève que la déclaration d’auto satisfaction des autorités a été rendue publique quelques heures avant la publication des résultats de la série «D» (Sciences expérimentales) qui compte 25.720 candidats, soit plus de la moitié du total des postulants au BAC 2017, toutes options confondues, «qui finalement, n’a enregistré que 1.282 admis, soit un taux de réussite de 5%».
Sur la base de ce constat, le SNES appelle les autorités gouvernementales à prendre des mesures urgentes de nature à améliorer la qualité de l’enseignement et exhorte «à la mobilisation des enseignants et des parents d’élèves en vue de sauver un système éducatif» qui envoie signaux d’alarme et de détresse depuis plusieurs dizaines d’années.
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Depuis 1967, le système éducatif mauritanien a subi plusieurs réformes. Toutefois, toutes ces réformes n'ont eu pour effet que de dégrader la qualité de l’enseignement.
Ainsi, cet expert en sciences de l’éducation pose un préalable: «Il faut donner un objectif à l’éducation à partir du type de citoyen qu’on voudrait former : un intégriste ou un citoyen moderne. C’est sur la base de ce principe qu’on peut définir un programme et exiger des résultats. Actuellement on tourne en rond et passe à côté de l’essentiel. Ce qui fait que toutes les réformes se soldent par des échecs et la dégradation du niveau des élèves».