La situation difficile et les mauvaises performances du système éducatif mauritanien restent toujours au centre d’une vive préoccupation.
Ainsi, au cours de sa réunion hebdomadaire du jeudi 7 décembre, le gouvernement a examiné et adopté un projet de décret portant modification de certaines dispositions du décret 2011-034 relatif à la réorganisation du diplôme du baccalauréat national.
Une démarche inscrite «dans le cadre de l’introduction de certaines réformes portant sur les conditions de candidature à ce diplôme (le premier de l’enseignement supérieur) visant à améliorer l’organisation de l’opération, y compris les volets de préparation et de correction», selon le ministre mauritanien de l’Education nationale, Isselmou Ould Sid Moctar Lehbib.
Lire aussi : Mauritanie: un syndicat déplore les résultats catastrophiques du baccalauréat
A l’origine de la démarche gouvernementale, «le faible taux de réussite au baccalauréat et certains critères requis chez les candidats, dont les effectifs cumulés annuellement sont très importants. Ce constat et d’autres raisons justifient les modifications introduites par le gouvernement. Le nouveau décret offre à tout prétendant, même âgé de plus de 22 ans, la possibilité de se porter candidat au baccalauréat. Toutefois, dans le cas d’une performance inférieur à une moyenne de 5/20 à l’occasion d’une première candidature, le même élève ne serait plus autorisé à se représenter une seconde fois», précise le ministre.
Un rapport sur le capital humain du Forum économique mondial pour l’Afrique classait récemment le système éducatif mauritanien au bas de l’échelle continentale, malgré de multiples réformes initiées par les différents gouvernements au cours des 50 dernières années.
La vertigineuse descente aux enfers du système éducatif national qui justifie le diagnostic gouvernemental est illustrée par quelques chiffres tirés d’un document confectionné par le Syndicat national de l’enseignement secondaire (SNES), déplorant «un taux général de réussite de 8% au baccalauréat» en juillet 2017. Pire, la même déclaration signalait une plongée «à 4,4% dans les séries mathématiques».
Pour arrêter la spirale de l’échec, SH, un spécialiste de l’éducation, trace le chemin: «La véritable réforme doit porter sur le type de citoyen qu’on voudrait former. Ce qui requiert un changement au niveau du personnel d’encadrement, des enseignants, des programmes et du matériel pédagogique et didactique Le programme d’enseignement en Mauritanie ressemble actuellement à un fourre-tout, avec un mélange d’aspects empruntés à la France, à la Tunisie, au Maroc, au Sénégal…». Il faudrait alors une véritable révision de fond, estime ce professeur à la retraite.