Un coin du voile se lève progressivement sur le terrible drame qui frappe actuellement plusieurs localités du Guidimakha mauritanien, région frontalière du Mali, et qui fait l’objet d’un début de polémique entre les autorités et certaines organisations de la place.
Ainsi, Migrants sans frontières (une ONG internationale) confirme ce samedi «la disparition de 53 migrants clandestins, dont trois (3) femmes, qui tentaient de rejoindre les côtes espagnoles, via le royaume chérifien. La plupart des disparus sont de nationalité mauritanienne. Ils venaient surtout de la zone du Guidimakha, dans le Sud-Est du pays. Les 53 migrants avaient emprunté la mer, vendredi dernier, à bord d’une pirogue qui a chaviré après avoir heurté quelque chose (un obstacle). Les secouristes espagnols et marocains n’ont pu retrouver l’embarcation».
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Migrants sans frontières (MSF) confirme ce drame après avoir écouté le témoignage du seul survivant de la scène d’horreur «actuellement hospitalisé au Maroc. C’est le 54é passager de la pirogue».
Au sein des familles, c’est la consternation, car bien au-delà du rêve évanoui d’un eldorado européen totalement imaginaire, ce sont plusieurs dizaines de vies brisées.
En pareilles, circonstances, les cercles familiaux ont toujours besoin d’un réconfort psychologique pour recoller les morceaux d’une existence collective mise à rude épreuve par la cruauté du destin.
D’où la réaction de cet opposant interpellant les autorités mauritaniennes: «le gouvernement doit prendre enfin la mesure de la gravité de la situation et communiquer sur la tragédie de manière responsable et digne, en cessant la nouvelle tendance à la mode Trump de désinformer par des tweets». Allusion à deux tweets du porte-parole du gouvernement, Sidi Mohamed ould Maham, et du président de l'Assemblée nationale, Cheikh ould Baya, qui voulaient laisser entendre que les Mauritaniens n'immigrent pas clandestinement.
Quant aux familles, elles sont en deuil après avoir organisé la prière de l’absent.