Du nouveau dans l’affaire Abass Diallo, un jeune charretier, présumé complice d’un commerçant se livrant à un trafic de marchandises dans le département de MBagne (localité de Wending-400 kilomètres au sud-est de Nouakchott), et qui a été tué par les tirs d’une patrouille de l’armée dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai.
Rappelons que selon la thèse de l’Etat-major général des armées, «le soldat a fait un tir de sommation en direction de la victime, qui tentait de l'agresser, et qu’il a mortellement touché, malheureusement».
Une version des faits loin de faire l’unanimité, surtout que le communiqué de l’armée poursuivait en soulignant qu’Abass Diallo était un «récidiviste» en conflit avec la loi.
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Du coup, pour certains, il s’agit ni plus ni moins qu’une exécution, car il parait incompréhensible qu'une balle d’un «tir de sommation» se soit logée directement dans la poitrine d’Abass Diallo.
Des partis politiques, des membres de la société civile et de nombreux citoyens n'ont pas hésité à qualifier cet acte de «bavure» et de «meurtre».
C’est le cas du parti islamiste Tawassoul qui a parlé d’«un acte barbare, odieux, et qui exige l’ouverture immédiate d’une enquête transparente pour faire toute la lumière sur cet incident».
Cette «bavure» a été condamnée par plusieurs partis d’opposition, organisations de la société civile et de nombreux activistes de la diaspora sur les réseaux sociaux, exigeant «l’ouverture d’une enquête indépendante».
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Mais au-delà de l’indignation habituelle, les lignes semblent bouger. Ainsi, le parquet de la République du tribunal d’Aleg a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire sur cette affaire, selon une source judiciaire.
«Cette enquête permettra d’entendre la famille du défunt, le présumé auteur des tirs mortels et tout autre témoin capable d’apporter la lumière sur les conditions du malheureux incident de la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mai», souligne-t-elle.
Dans l’histoire du pays, plusieurs incidents graves du même genre dans la vallée du fleuve sont restés impunis.