Une importante délégation du Cadre de concertation des victimes des événements de 1989-1992 (CC/VE), conduite par son président, Sylla Samba Demba, s'est rendue en audience à Nouakchott auprès du président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), maître Ahmed Salem ould Bouhoubeini.
L'entretien avec le président de la CNDH, organe consultatif, qui conseille le gouvernement et le parlement dans le domaine des droits humains, a porté sur ce passé, qui, plus près de trois décennies après les faits, est encore ressenti comme "douloureux" par ses victimes, annonce un communiqué de la CC/VE, rendu public hier, mercredi 23 septembre 2020.
Les exactions et atteintes aux droits humains dénoncés par la CC/VE ont eu lieu sous le régime du colonel Maaouya ould Sid’Ahmed Taya.
Au cours de cette période, qui aura duré trois années, des déportations, des expropriations arbitraitres, de multiples violations des droits humains ont été commises, ainsi que des exécutions extrajudiciaires qui ont ciblé plusieurs centaines de militaires issus de la communauté négro-africaine, entre septembre 1990 et février 1991.
Lire aussi : Mauritanie: le passif humanitaire, une plaie béante toujours ouverte
«Les échanges ont tourné autour du passif humanitaire, notamment des voies et moyens pour régler ce problème, qui reste une épine au pied de la Mauritanie. La délégation a trouvé une oreille attentive auprès du président de la CNDH. Ce qui a permis de rappeler les morts, les handicapés à vie, la situation des veuves et orphelins, qui reste d’actualité, malgré une amorce timide de règlement», indique un communiqué de la CC/VE.
Comptant dans ses rangs de nombreuses victimes des événements de 1989-1992, la CC/VE est une coalition composée de plusieurs associations les regroupant, dont le Collectif des rescapés militaires (COREMI), l'association Mooyto Koota, l'Union des hommes d’affaires (UHA), l'ONG REVE civile et militaire...
Lire aussi : Mauritanie: le passif humanitaire et le cas M’Kheitir pointés du doigt par le rapporteur de l’ONU
La délégation a sollicité l'implication du président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) dans la recherche d’une solution juste et équitable, fondée sur "quatre devoirs": le "devoir de vérité", le "devoir de justice", le "devoir de réparation" et le "devoir de mémoire".
Le président de la CNDH a exprimé la disponibilité de l’institution qu'il dirige pour la recherche d’une solution, et indiqué des pistes à celle-ci.
Il a tenu à rappeler que cette organisation était au service des Mauritaniens, et ne ménagera aucun effort pour contribuer au respect des droits humains et à leur sensibilisation.