Sébastien Bouhou, admirateur de l’art traditionnel, plante le décor et évoque les enjeux liés à la promotion d’un art réalisé suivant des conditions identiques par les mêmes catégories de personnes (les femmes) depuis des millénaires.
Son discours dégage une forte passion et un amour immodéré pour les objets évoqués et milite en faveur de la promotion de cet art, dont les objets produits sont exportés dans la sous région et en Europe, d’une manière qui gagnerait à être régulée et formalisée.
Aminetou mint Bouka, parle d’un art avec lequel elle est parfaitement en fusion: «Je suis native de la région du Trarza (extrême Sud/Ouest), précisément de la localité de Birett située dans le département de Keur Macène. Je tresse des nattes depuis la tendre enfance. C’est un métier transmis par nos parents qui venaient à Nouakchott pour vendre ces objets d’art d’une grande utilité pratique».
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Revenant plus en détails sur la confection de ces nattes traditionnelles, elle explique le procédé: «Nous confectionnons ces nattes avec différents matériaux suivant divers formats. Certaines sont réalisées par un groupe de 7 femmes au bout d’un mois de dur labeur, alors que d’autres exigent une période encore plus longue».
Pour ce qui est des prix de vente, les nattes sont vendues à des prix variables allant de 3.500 à 15.000 ouguiyas, et peuvent atteindre parfois 20.000 à 30.000 ouguiyas, soit un maximum de 800 euros, la pièce.
Quant à la clientèle des nattes traditionnelles mauritaniennes, elle est diverse. On y compte des Marocains, des Sénégalais, des Européens,...
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Oumrana mint Maouloud, explique, pour sa part, qu'elle exerce le travail de confection des nattes depuis plusieurs années. «Cela nous permet de gagner dignement notre vie. De nombreuses chaînes de télévisions ont filmé nos dures conditions de travail. Nous avons exposé les difficultés auxquelles nous sommes confrontées. Mais à ce jour, nous n’avons bénéficié d’aucune forme d’assistance de la part de qui que ce soit».
Abderahmane El Ansari, client venu du Maroc, est un habitué de l’endroit. «Nous venons ici pour acheter des nattes, objets de l’artisanat mauritanien, pour les revendre au Maroc. Ces dames, héritières d’une tradition millénaire, à travers plusieurs générations, maîtrisent parfaitement leur art. La Mauritanie est un pays frère, maghrébin et africain. Nous sommes toujours bien accueillis ici», affirme-t-il.
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Propos identiques chez Kamal Ben Adou, un autre acheteur venu du Maroc. «Je travaille dans le secteur de l’artisanat. Nous avons des échanges réguliers avec ces dames qui tressent de belles nattes traditionnelles mauritaniennes avec une expertise de grande qualité», assure ce client.