Les dépenses du mariage, dot comprise, sont aujourd'hui une source d'inquiétudes en Mauritanie. La situation est telle que de nombre de jeunes retardent autant que possible leur mariage faute de moyens.
Le phénomène a atteint une telle ampleur que les autorités ont fait appel aux religieux pour faire passer le message lors d'un sermon unifié, à l'occasion de la prière du vendredi 27 mai, pour dénoncer et rappeler la condamnation du faste et de l’ostentatoire par l’islam.
C'est dire que la situation est grave. Et elle inquiète la société civile, notamment les responsables des ONG de promotion des droits humains et des filles et femmes en particulier.
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Sinya Aiïara, présidente de l’Association des femmes éducatrices pour la promotion des droits humains (AFEPDH), rappelle le sermon unifié du vendredi 27 mai, qui a posé le problème de la dot dont le montant prend des proportions de plus en plus excessives en Mauritanie.
Elle approuve l’initiative, mais invite à faire plus. Car, au-delà de la dot, cette activiste de la société civile pose l’équation globale liée aux dépenses somptuaires exigées pour des mariages d’une durée généralement éphémère.
Quant à elle, Salimata Sy, présidente de l’Association mauritanienne pour la promotion de l’éducation des filles (AMPEF), approuve également l’initiative du sermon unifié. Elle rappelle notamment le rôle des imams dans la gestion des problèmes de la société et les recommandations religieuses de sobriété dans ce domaine, à travers des pratiques datant de l’époque du prophète Mohamed.
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Des recommandations dont s’éloigne de plus en plus la société mauritanienne, soumise à une pression à l’origine de plusieurs dérives comme la corruption, les détournements, l’escroquerie... Sy dénonce ainsi le mimétisme qui devient un véritable fléau.
Enfin, Safiétou Cissé, présidente de l’Association pour l’implication des femmes dans la promotion et le développement de l’éducation citoyenne (AIFPEC), rappelle le caractère symbolique fixe de la dot. Cependant, elle relève une tendance vers un gâchis et une dérive de plus en plus évidente imposant à la famille de la mariée des dépenses hors de portée dans plusieurs cas de figure.