«Le journaliste Ihsane El Kadi et son collectif de défense ont décidé de boycotter le procès». Il «observera le silence», selon un communiqué publié jeudi soir par ses avocats.
Cette décision fait suite aux «violations juridiques qui ont entaché l’affaire» et en l’absence des «conditions et garanties d’un procès équitable», ont-ils ajouté.
El Kadi, directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, doit être jugé dimanche au tribunal de Sidi M’hamed à Alger pour «financement étranger de son entreprise».
Il est poursuivi au titre de l’article 95 bis du code pénal qui prévoit une peine de prison de cinq à sept ans pour «quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage (...) pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics».
El Kadi a été placé en détention provisoire le 29 décembre dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds.
Il est soupçonné «d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat et sa stabilité», avait alors indiqué la Cour d’Alger.
L’Algérie figure à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans Frontières (RSF) en 2022.
Une pétition lancée par RSF pour obtenir la libération de El Kadi a recueilli plus de 10.000 signatures.