Dans un communiqué, RSF s’élève contre une «tentative de réduire au silence les derniers médias indépendants en Algérie» et annonce avoir «saisi en urgence la rapporteuse spéciale de l’ONU» sur la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, via un courrier daté de mardi.
Directeur de la station algérienne Radio M et du site d’information Maghreb Emergent, El Kadi a été placé en détention provisoire le 29 décembre dans le cadre d’une enquête pour collecte illégale de fonds et atteinte présumée à la sûreté de l’Etat, après quatre jours de garde à vue.
Il est soupçonné «d’avoir reçu des sommes d’argent et des privilèges de la part de personnes et d’organisations dans le pays et à l’étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l’Etat et sa stabilité», avait alors indiqué la Cour d’Alger.
Selon RSF, son arrestation a une «motivation politique» car elle est «intervenue quelques jours seulement après la publication d’articles critiques envers les autorités».
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«Les Nations unies doivent exiger la libération immédiate d’Ihsane El Kadi et l’abandon pur et simple de poursuites fallacieuses qui ne visent qu’à le réduire au silence», a argumenté Antoine Bernard, directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF, cité dans le communiqué de l’ONG.
En décembre, RSF avait déjà dénoncé un «harcèlement judiciaire» à l’encontre du journaliste, pointant du doigt sa «condamnation à 6 mois de prison en juin 2022» ou les «multiples reports de son procès en appel».
L’Algérie se classe à la 134e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022, en raison d’une «constante augmentation des menaces, des intimidations et du harcèlement judiciaire des journalistes», selon l’ONG.