Assassinat du journaliste Zogo au Cameroun: 9 audiences, aucune avancée

Le 21/08/2024 à 16h02

La 9ème audience sur l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo en début de semaine au tribunal militaire de Yaoundé. Une audience qui n’a pas permis l’ouverture des débats à cause de plusieurs clarifications sur lesquelles le juge devait tabler.

L’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo évolue à pas de tortue. Pourtant, cela fait plus d’un an et demi que le chef de chaîne d’une radio urbaine émettant depuis Yaoundé a été enlevé puis torturé. Son corps inanimé, dans un état de putréfaction avancée, a été retrouvé non loin de la capitale politique. Avec célérité, des suspects avaient été arrêtés puis inculpés par le juge du tribunal militaire de Yaoundé. Des inculpés parmi lesquels des officiers supérieurs de l’armée, de hauts fonctionnaires de police et quelques civiles dont, un très grand homme d’affaires.

Neuf audiences sans une évolution notable. Parmi les éléments qui ont retardé l’ouverture des débats jusqu’ici figurent l’identification des parties. La personne de Martinez Zogo ayant été confondue dans d’autres documents à Mbani Zogo. Il y a eu aussi la demande avec insistance de la mise à la disposition des parties du dossier de procédure, une demande rejetée au tribunal militaire de Yaoundé puis par la cour d’appel.

Et enfin, la clarification de la position de l’Etat du Cameroun dans ce procès d’assassinat peut aussi justifier le retard connu jusqu’à présent. A ce sujet, l’Etat dans sa logique de décliner sa responsabilité au cas où ses agents étaient reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés, aurait souhaité d’être cité à la fois comme civilement responsable et partie civile. Le tribunal a rejeté cette requête car la victime ne faisait pas partie du personnel de l’Etat malgré l’implication probable de ses agents dans les faits de filature, de torture et d’assassinat du journaliste d’investigation Martinez Zogo.

A cette clarification, l’on a remarqué une nette satisfaction de toutes les autres parties lors de l’audience de ce 19 août 2024. Mais le souhait pour les populations est de voir ce procès évoluer pour que justice soit rendue à ce professionnel du micro qui dénonçait les tares de la société notamment la mal gouvernance, le favoritisme et le détournement des deniers publics. La prochaine audience aura lieu le 9 septembre 2024 et toutes les parties pensent déjà à l’ouverture des débats, étape cruciale dans ce procès.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 21/08/2024 à 16h02