Animés par des experts venus de France, du Cameroun, du Bénin et du pays hôte, le Gabon, ce rendez-vous est une initiative d’un collectif de journalistes africains et français. Réunis depuis 2015 au sein de la plateforme associative Média et Démocratie (M&D), ceux-ci ont pour objectif de permettre aux acteurs médiatiques de contribuer à l’émergence ou à la consolidation des processus démocratiques engagés sur le continent.
«On choisit de vérifier une information en fonction de l’impact que la fausse information a ou peut avoir sur le grand public. Ça peut être sur le plan politique, sur le plan sanitaire ou même en lien avec la stabilité sociale», explique Marthe Ndiang, journaliste, chef de desk fact-checking chez DataCameroon.
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Selon les panélistes, l’impact à la fois déformant et distrayant de la désinformation numérique rend de plus en plus difficile pour le public africain de distinguer les faits réels des fake news en suivant les développements politiques, sociaux et économiques sur le continent.
«Une fake news peut déstabiliser le système économique d’un pays. Imaginez qu’on dise que le riz vendu au Gabon est un riz en plastique. Ça peut carrément plomber le commerce du riz au Gabon. Et quand ça plombe le commerce du riz, ce sont tous les acteurs de la chaîne de valeur de commercialisation du riz qui seront impactés. Or cette fake news peut être diffusée soit dans l’optique de faire la promotion du riz local, soit pour décourager les importations», souligne Ignace Sossou, journaliste béninois, membre de la plateforme du journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).
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En fin de compte, c’est l’objectif de la désinformation dans sa forme la plus malveillante: semer la peur et la confusion pour faire avancer les objectifs de ceux qui diffusent ces fausses informations. Mais la question de l’identification des auteurs de messages malveillants reste entière dans plusieurs pays africains. Au Gabon par exemple, les moyens de contrôle et de coercition contre les fake news sont encore limités, et les journalistes pensent qu’il est encore difficile d’appliquer une politique de traçage des messages publiés.