Rachid Nekkaz, ancien candidat à l’élection présidentielle algérienne, fondateur du Mouvement pour la jeunesse et le changement (MJC) et un des symboles du Hirak, mouvement populaire de contestation pacifique à l’origine de la fin du régime d’Abdelaziz Bouteflika, baisse les armes. Malade et conscient qu’il n’a plus d’avenir politique en Algérie face à un régime militaro-politique autoritaire, il a fini par jeter l’éponge.
Lundi 2 janvier 2023, Nekkaz a publié un court communiqué sur sa page Facebook pour informer l’opinion publique de sa décision de mettre fin à son aventure politique. Il y explique que «dans mes démarches inspirées par l’illustre Emir Abdelkader à la fin de son épopée algérienne, Rachid Nekkaz a écrit à Monsieur Le Président Tebboune le 10 décembre 2022 pour lui annoncer officiellement qu’il s’était résigné, par la force des choses, à arrêter la politique en Algérie».
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Suite à cette décision, l’opposant explique qu’il «souhaite désormais se consacrer exclusivement à la résolution de ses problèmes de santé (prostate, respiration nasale, audition)», mais aussi «à l’écriture et à sa famille qu’il a sacrifiée et abandonnée égoïstement aux Etats-Unis».
Pour rappel, Nekkaz a été condamné, le 3 juillet 2022, par la Cour d’appel d’Alger à une peine de 5 ans de prison. Il faut dire que depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir, l’homme d’affaires a passé beaucoup de temps derrière les barreaux. Incarcéré une première fois en décembre 2019, il a été libéré en février 2021, avant d’être condamné en décembre de la même année à un an de prison ferme pour «incitation à un rassemblement non armé» et «tentative d’empêcher les citoyens d’exercer leur droit de vote» lors de la présidentielle de 2019. Mais cette dernière peine a été alourdie le 3 juillet 2022 par la cour d’appel d’Alger à 5 ans de prison ferme.
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Nekkaz est très proche du Hirak. Il était à Khenchela, en février 2019, pour collecter des signatures en vue de sa candidature à la présidentielle lorsque des manifestants ont décroché des murs un portrait géant de l’ancien président Bouteflika et l’ont piétiné en sa présence, marquant le début du mouvement populaire opposé à la candidature du défunt président pour un cinquième mandat à la tête de l’Algérie.