La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) est en crise depuis l’annonce, fin janvier du Mali, du Niger et du Burkina Faso de leur retrait de l’organisation régionale qui a sanctionné les réfractaires. En réponses à ces mesures, les trois pays ont créé, le 16 septembre 2023, leur propre confédération qu’ils sont dénommée Alliance des Etats du Sahel (AES).
Réunie le 24 février en sommet à Abuja, la Cédéao avait annoncé la levée des sanctions économiques imposées au Niger et au Mali. Cette relative détente doit-elle faire revenir ces pays de l’ Alliance des à de meilleurs sentiments à l’égard de la Cedeao?
A Ouagadougou, pour des ressortissants étrangers à l’instar de M. Gaye, Sénégalais installé au Burkina Faso depuis près de 20 ans, la levée des sanctions est à saluer, même si les raisons qui ont présidé à cette décision restent encore floues.
«C’est toujours une bonne chose de réintégrer la Cedeao car actuellement nous sommes dans ce qu’on appelle la communauté des grands ensembles. Les petits pays isolés vont souffrir et se voir piller. Nous avons besoin de nous unir», insiste-il.
Par union, M. Gaye entend le retour des pays de l’Alliance au sein de la communauté, notamment la Cedeao. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit-il. Une éventualité qui peut encore être discutée, selon Saidou
Lire aussi : Levée des sanctions de la Cedeao: pour les Nigériens, «le plus important c’est l’Alliance des Etats du Sahel»
«On a l’AES qui a été créée par les trois pays. Je dirai à ces pays de continuer sur cette lancée. Ce qui est fait est fait. Je pense que le message est bien clair et la vision aussi», dit Saidou Ilboudo qui semble convaincu que c’est la meilleurs option.
Boukary Ouédraogo, un autre citoyen burkinabé, estime que la levée des sanctions de la Cedeao a été tardive. Ces dernières ont amenuisé la confiance déjà fragile qui existait entre l’organisation sous- régionale et ses populations. «La Cedeao n’est qu’un médecin après la mort», s’indigne-t-il.
Pour beaucoup, une fois les sanctions levées, les pays de l’AES peuvent se permettre de réintégrer la Cedeao, même si cela signifie entamer de véritables réformes. M. Gaye estime que c’est à ce prix que les populations de la Cedeao deviendront plus fortes.