Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), au pouvoir au Gabon depuis le 30 août 2023, a annoncé, en début de semaine, des élections synonymes de la fin de la transition en 2025, selon un chronogramme qui doit encore être soumis, en avril 2024, à un dialogue national inclusif.
«On parle d’une période de transition. Que je sache notre transition n’a pas enregistré de troubles. Pour actualiser les textes, on avait besoin de six mois, un an au maximum» estime Ntoutoume Eyi, journaliste.
«En août 2025, il y aura des élections et la fin de la transition», a annoncé en direct sur la télévision d’État Gabon Première, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, le porte-parole du pouvoir militaire en égrenant un «chronogramme officiel de la transition adopté en Conseil des ministres», mais qui demeure «indicatif».
«Il fallait effectivement cette clarification pour qu’on ne dise pas voilà ils sont venus s’éterniser au pouvoir» soutient, Metoughe N’nang, fonctionnaire.
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Sur la durée de la transition, le débat aussi vif soit-il au sein de l’opinion publique, sera tranché par les assises du dialogue national convoquées pour avril prochain. Mais si le projet de calendrier proposé par les militaires n’est pas modifié, certains Gabonais doutent déjà de la capacité du CTRI à relever le défi de la restauration des institutions en seulement 24 mois.
«Je pense qu’en deux ans nous ne pouvons pas traiter les difficultés des jeunes et parvenir au changement des mentalités des Gabonais» affirme Michel Obama, étudiant.
Les politiques s’en mêlent avec une crainte prononcée, celle de voir les militaires, qui bénéficient d’une grande estime auprès des populations, ne prennent goût au pouvoir.
«Le peuple doit comprendre que les militaires déroulent une feuille de route. Ils ne sont pas là pour des années durant. Ils sont appelés sous le drapeau pour protéger le Gabon. Ils sont appelés à œuvrer pour la paix et la stabilité de notre pays. C’est ça leur mission première» a déclaré, Laurent Angué Mezui, président du rassemblement pour le Gabon.
Le RPG est d’ailleurs le premier parti de l’opposition à avoir appelé à la mise en place d’une transition politique pacifique et inclusive avant l’organisation chahutée des élections générales.