Cette année, le Gabon prépare trois élections: présidentielle, législatives et municipales. Un calendrier électoral dont l’avenir se joue au sein des deux commissions parlementaires avec 30 membres pour la majorité présidentielle et autant pour l’opposition.
Ensemble, les deux blocs doivent, dans un délai de dix jours, produire un texte consensuel sur la réforme électorale. Si dans le camp du pouvoir, l’harmonie est au rendez vous, en revanche dans ceux de l’opposition, le consensus semble avoir volé en éclat dès les premières heures des travaux.
L’opposition s’est montrée disloquée au moment de constituer une liste unique pour ses représentants en commission. Pour le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité, membre de la plate forme alternance 2023, la faute en incombé au pouvoir qui légalise «cyniquement à tour de bras» les partis politiques.
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«Dans une démocratie véritable, la majorité et l’opposition se définissent par rapport au nombre d’élus au Parlement... Ainsi des formations politiques ne menant aucune activité, ne possédant aucun élu veut jouer les premiers rôles au motif de principe «un parti, une voix». Il en résulte dans l’opposition, la difficulté d’identifier les partis les plus représentatifs de ce bord politique.
En conséquence de quoi, le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) se retire de la concertation qualifiée de «mascarade» par son président Alexandre Barro Chambrier.
Pour les observateurs avertis de la politique gabonaise, une opposition victime de ses propres divisions fait le lit du pouvoir. «On revient à la légitimité des délibérations qui sortiront de cette concertation...», estime le politologue Jean Delors Biyogue.