Au Gabon, huit candidats sont en course pour le scrutin présidentiel du 12 avril. Ils seront départagés par plus de 800.000 électeurs inscrits au fichier du ministère de l’Intérieur après la dernière élection de 2023. Un fait non moins important à souligner, c’est la première fois depuis 1967 qu’une élection présidentielle va se tenir dans ce petit pays d’Afrique centrale, sans la famille Bongo.
Alors que la campagne électorale s’ouvre ce 29 mars pour deux semaines de réunions stratégiques et meeting politiques, Le 360Afrique a fait réagir quelques citoyens gabonais sur l’idéal de président auquel ils aspirent pour le prochain septennat. Morceaux choisis de quelques réponses de notre micro-trottoire.
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Quelles sont les qualités essentielles du futur président ? La population Gabonaise se veut plutôt pragmatique. De nombreuses personnes interrogées estiment en effet que le prochain président de la République devra être un homme d’actions, de décisions fortes et compétent. Des qualités qui figurent devant l’écoute, la détermination ou encore l’exemplarité. «Nous avons passé 14 ans dans la léthargie totale. Et nous aurons besoin d’un président qui prend les décisions, en fait qui vient pour faire la dictature sportive. Lorsqu’on regarde ce qui se fait aujourd’hui dans le sport gabonais c’est une catastrophe totale», a regretté, Rodrigue Abdoul Bekale, journaliste sportif
Dans plus de deux semaines, le Gabon va entamer un nouveau chapitre de son histoire. Un pays pourtant riche en ressources naturelles, mais paradoxalement secoué par de graves inégalités sociales pour seulement 2,3 millions d’habitants.
Interrogés sur la priorité de ce président et de son gouvernement, Pierre Essono, spécialiste de communication pense que l’immensité de la tâche à accomplir requiert du prochain Président du Gabon de la détermination «On a beaucoup parlé, beaucoup fait de meeting, des rendez-vous après chaque élection pour former des gouvernements d’ouverture. Cette fois, on aura besoin d’un gouvernement pragmatique», déclare-t-il. Une soif de changement partagée par tant d’autres gabonais. «Nous aurons besoin de quelqu’un de concret et de beaucoup plus accessible», explique Fanny Loubaki, leader communautaire.
La réduction du chômage, la lutte contre la corruption, l’amélioration de l’efficacité des infrastructures et la diversification de l’économie– pour réduire la dépendance du pays au pétrole –figurent parmi les préoccupations majeures du peuple gabonais. Mais derrière ces questions d’actualité électorale, il y a surtout une crainte des violences politiques qui hantent les esprits à chaque veille d’élections au Gabon.
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À l’initiative de plusieurs associations, les femmes ont marché ce début de weekend à Libreville pour faire la promotion de la paix avant la présidentielle. «C’est la femme qui a bâti, c’est le femme qui donne naissance. Nous rentrons en période électorale, il est important pour nous de les sensibiliser aux questions de paix», explique Grâce Manuella Engohang, initiatrice de la marche blanche.
L’élection prévue le 12 avril va se jouer entre une femme et sept hommes, dont Brice Clotaire Oligui Nguema, au pouvoir depuis août 2023, et l’ex-Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze.