Des cas d’enrôlement qualifiés de forcés dans les rangs des Volontaires pour la défense de la patrie ont été observés ces dernières semaines au Burkina Faso. En effet, des membres de la société civile, au nombre desquels figure Boukaré Ouédraogo président du mouvement de L’Appel de Kaya, ont été récemment enrôlés. Si cette façon de procéder des autorités inquiète certains défenseurs des droits humains, elle est par contre saluée par bon nombre de Ouagalais.
«Je remercie le président pour cet acte», dit Abdoul Sanou en souriant. Pour lui, le Burkina est en situation d’urgence et l’occasion leur est donnée par le chef de l’Etat de participer à l’effort de guerre. «Il faut d’abord aller toucher du doigt les réalités sur le terrain avant de critiquer. Si ça continue ainsi, ça va faire diminuer les conférences de presse», ajoute-t-il.
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Ali Ouédraogo estime que ces conférences de presse organisées par la société civile ne sont pas constructives. «Pour gouverner un pays, il faut aussi des observateurs qui vont critiquer mais nous avons remarqué que certaines critiques ne sont pas constructives. Ces personnes qui critiquent ne sont pas prêtes à s’enrôler volontairement», déplore-t-il.
Mr Son réfute l’argument selon lequel on aurait enrôlé des membres de la société civile de force. «Ils ont tenu des propos qui les ont amenés sur le terrain», explique-t-il.
De force ou pas, Omar Kopia, le président de la Fédération des associations et organisations de la société civile Burkina Rempart, estime que le chef de l’Etat a le quitus du Conseil constitutionnel pour prendre une telle décision. Le président a l’avis du Conseil constitutionnel qui l’autorise à requérir les personnes. Ce sont des jeunes et ils doivent défendre leur pays», lâche-t-il.
En revanche, des organisations de la société civile comme le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) et le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) ont dénoncé ces cas d’enrôlement forcé.