Après près de quatre mois de repos médical, le chef du gouvernement de transition malien, Dr Choguel Kokalla Maïga, a repris le service le 5 décembre 2022. Pendant son repos médical, l’intérim était assuré par l’actuel ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, qui devient ministre d’Etat et remplace le Premier ministre en cas d’empêchement.
Face à ce nouveau changement dans l’architecture gouvernementale, les Maliens ont réagi. Selon certains de nos interlocuteurs, le remplacement du Premier ministre lors de son repos forcé par le colonel Abdoulaye Maïga viole les dispositions d’un décret de la transition qui organise les préséances dans le gouvernement. Selon l’esprit de ce décret, en cas d ‘empêchement du Premier ministre, c’est le ministre de la Défense qui assure l’intérim.
Selon eux, cette disposition n’a pas été respectée. A les entendre, quand le Premier ministre partait en repos forcé, il n’était pas en bons termes avec l’écrasante majorité de la classe politique, ni encore avec la société civile ni les syndicats. Le discours que tenait le chef de l’exécutif divisait les Maliens et il n’arrivait pas à les regrouper autour de l’essentiel, c’est-à-dire les voies à prospecter pour le développement du Mali.
Pour d’autres intervenants, tous les débats portent aujourd’hui sur le retour de Choguel Kokalla Maïga à la primature, alors que la transition doit redoubler d’efforts pour chercher les voies et moyens de sortie de la crise que le Mali traverse depuis 2012.