«En moins d’un mois, la Russie a affrété trois vols cargos pour acheminer» du matériel militaire «divers», faisant venir «plusieurs instructeurs de l’armée russe à Niamey», a indiqué Télé Sahel.
Le 10 avril, de premiers instructeurs russes, une centaine, étaient arrivés dans la capitale, effectuant une première livraison de matériel de défense aérienne.
Africa Corps (ou The African Corps selon son compte en anglais), perçu comme le successeur de la société paramilitaire Wagner en Afrique, avait confirmé son arrivée dans le pays.
La télévision a expliqué «n’avoir pas eu l’autorisation de diffuser» l’arrivée du second vol «pour des raisons de sécurité nationale». Le troisième vol, «en plus du matériel militaire et des instructeurs, transportait aussi une importante quantité de produits alimentaires divers pour le Niger», détaille-t-elle.
Jeudi, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a indiqué que des soldats russes étaient installés dans une base des forces aériennes nigériennes abritant des soldats américains, près de l’aéroport de Niamey.
Le régime militaire du Niger issu d’un coup d’Etat perpétré le 26 juillet 2023 a dénoncé en mars l’accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que celui-ci avait été «imposé unilatéralement» par Washington.
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Mi-avril, Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1.000 soldats.
Des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sont toujours en cours, concernant les modalités de ce retrait.
Les Etats-Unis disposent notamment d’une importante base de drones près d’Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.
Après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l’ancienne puissance coloniale française.
Il s’est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des militaires et confrontés à la violence jihadiste, perpétrée par des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique.
Fin avril, Idrissa Soumana Maiga, le directeur du quotidien privé L’Enquêteur, a été écroué à la prison de Niamey pour «atteinte à la défense nationale», après la parution d’un article sur une «installation présumée d’équipements d’écoute par des agents russes sur les bâtiments officiels».