«Nous sommes très satisfaits, aujourd’hui, de la manière avec laquelle le désengagement est en train d’être conduit. Dans une semaine, on aura un gros contingent qui va quitter le Niger, ce qui divisera par deux le nombre du personnel français présent au pays. Le reste sera acheminé par des convois terrestres avec du matériel non sensible. Cet acheminement se poursuivra même au-delà du 31 décembre» a déclaré, vendredi 20 octobre à Niamey, le colonel-major Maman Sani Kiaou, chef d’état-major de l’armée de terre du Niger.
Des propos corroborés par le général Eric Ozanne, commandant des forces françaises au Sahel: «On peut constater que ce désengagement est coordonné, maitrisé et se déroule en bon ordre. Les deux parties nigérienne et française ont un même objectif: il n’y aura plus de soldats français au 31 décembre», a confirmé le haut gradé français. Ce désengagement a été rendu possible après un accord entre Paris et Niamey qui comporte aussi un volet aérien.
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«Vous avez trois vols par jour dont deux en provenance de N’djamena et un venant de France. Nous avons également un à deux vols stratégiques pour pouvoir transporter beaucoup plus de matériel et les renvoyer en France», a détaillé Maman Sani Kiaou. «Les gros flux logistiques vont véritablement commencer la semaine prochaine», a-t-il annoncé, en expliquant que 2.500 conteneurs doivent être acheminés hors du pays.
Les deux armées nigérienne et française ont désigné le Togo et les Etats-Unis comme médiateurs afin maintenir un atmosphère consensuelle avec pour objectif que le départ des soldats français se déroule dans de bonnes conditions d’ici la fin de l’année.
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Environ 1.400 soldats et aviateurs français étaient déployés dans le pays pour lutter contre les jihadistes aux côtés des Nigériens, dont environ 1.000 à Niamey et 400 sur deux bases avancées dans l’ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, au cœur de la zone dite des «trois frontières» avec le Mali et le Burkina Faso.
Le retrait des Français avait été exigé par les généraux nigériens rapidement après leur arrivée au pouvoir par un coup d’Etat fin juillet, et le président français Emmanuel Macron avait annoncé leur départ fin septembre.