L’UE, qui a elle-même suspendu son aide budgétaire au Niger, «a lancé un pont aérien humanitaire» transportant «des médicaments essentiels et des fournitures médicales», vers Niamey, indique-t-elle dans un communiqué transmis à l’AFP.
Quatre vols seront affrétés pour acheminer 58 tonnes de «fournitures sanitaires essentielles» en vue de «renforcer la réponse humanitaire» dans ce pays, où «les stocks de produits vitaux s’épuisent rapidement».
Un premier vol est déjà arrivé dans la capitale nigérienne, précise l’UE.
Le Niger subit de lourdes sanctions économiques et financières imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), quatre jours après le coup d’État militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.
Le coup d’Etat a également été dénoncé par de nombreux pays occidentaux dont la plupart ont coupé leur aide au développement.
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Du fait des sanctions, les humanitaires opérant au Niger subissent «des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement en produits essentiels» et la population est confrontée à «des hausses de prix considérables», souligne l’UE.
Le régime militaire a annoncé en octobre une réduction de 40% du budget national pour 2023, en raison de ces diverses sanctions qui affectent l’économie du Niger, pays très dépendant des partenaires étrangers.
Le Premier ministre nommé par les militaires, Ali Mahaman Lamine Zeine, a récemment expliqué qu’il allait élaborer un programme d’austérité accordant la priorité notamment aux dépenses de sécurité et au paiement des salaires des fonctionnaires.
En début de semaine, le régime a créé un «Fonds de solidarité» qui sera alimenté par des prélèvements sur les transports et les communications, des taxes sur le pétrole et des dons.