«Si Paul Biya part du pouvoir à l’heure actuelle, je retiens de lui l’image d’un bon père de famille et non d’un bon dirigeant. Car son silence et surtout son laxisme ont favorisé une criminalité financière sans précédent», voilà la réponse d’un jeune Camerounais, rencontré au centre-ville de Yaoundé, à la question de savoir ce qu’il pense de son Président de la République après 40 ans de règne.
Armand est étudiant en Master 1 à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Yaoundé. Il est petit commerçant à ses heures perdues, ce qui lui permet de subvenir à ses petits besoins. Armand, selon ses propres dires, n’est militant d’aucun parti politique au Cameroun mais s’intéresse aux problèmes de la société, et notamment comment les hommes politiques s’investissent pour améliorer les conditions de vie des citoyens.
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Pour lui, le Président de la République du Cameroun a toutes les vertus pour rendre le Cameroun prospère mais son laxisme amène son entourage à se servir dans les caisses de l’Etat sans aucune hésitation. Et pire, les orientations du chef de l’Etat sont difficilement implémentées sur le terrain sans que celui-ci ne descende pour vérifier les déclarations des responsables à qui il fait aveuglement confiance.
Armand prend pour exemples certaines infrastructures déclarées construites alors que ce n’est pas le cas. Comme lui, d’autres Camerounais reconnaissent les atouts de leur Président mais estiment qu’il n’aurait pas dû maintenir certains de ses collaborateurs dans le système.
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Pour la plupart, Paul Biya a duré au pouvoir parce qu’il a su impliquer chacune des 10 régions dans la gestion du pays. Toutes les communautés se sentent inclues, même s’il est admis que ce sont presque les mêmes familles qui trônent à la tête des grandes institutions. Paul Biya est toujours aimé de ses concitoyens mais la majorité veut qu’il s’exprime réellement pour que les conditions de vie des populations changent.