Les Camerounais sont désormais conscients de l'éventualité d'une transition politique dans leur pays. Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans, s'affaiblit sous le poids de l'âge. Le «vieux lion» a célébré son 89ème anniversaire le 13 février dernier et tous les regards sont actuellement braqués sur lui et sa santé.
Au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), aucun signe précurseur d’une éventuelle transition à la tête de ce parti au pouvoir depuis 1985. Même son de cloche à la présidence de la République, où le calme absolu règne. Les citoyens souhaiteraient pourtant voir une certaine «atmosphère» qui puisse les préparer psychologiquement.
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«Amadou Ahidjo l’a fait en 1982 lorsqu’il a modifié la Constitution qui a permis, plus tard, au Premier ministre de succéder au président de la République en cas d’empêchement ou de démission. Pourquoi la succession de Paul Biya est-elle si tabou?», s’interroge un citoyen rencontré dans les transports publics de Yaoundé.
Mais celui-ci semble oublier que la situation n’est plus pareille. Désormais, pour devenir président de la République du Cameroun, il faut être élu aux suffrages universels secrets et directs. Ce qui signifie qu’aucun pouvoir ne peut plus se donner au Cameroun par procuration.
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Qui succédera donc à l’homme du 06 novembre 1982? Les Camerounais n’ont visiblement aucune préférence, au regard d'un vox pop réalisé dans les rues de la capitale politique. «Nous voulons un président qui sera à l’écoute de son peuple. Celui qui ne va pas s’enrichir ou enrichir ses proches au détriment de toutes les populations», a déclaré une dame dans la cinquantaine.
Et une autre de renchérir: «Paul Biya a laissé l’impunité prospérer, les Camerounais ont actuellement besoin d’un homme rigoureux qui va veiller à l’équité.»
Selon toutes ces personnes, pas besoin de s’attarder sur les origines du successeur de l'homme fort actuel du Cameroun. Il peut être du Nord, de l’Est, du Sud, de l’Ouest ou du centre sans que cela ne gêne aucunement. La préoccupation générale est liée à l’amélioration des conditions de vie des populations, ce qui passe inéluctablement par l’émergence du pays tout entier.