La candidature de M. Seck, 63 ans, était attendue. Chef de gouvernement entre 2002 et 2004 sous l’ex-président Abdoulaye Wade, il était deuxième lors de la présidentielle de 2019 et également candidat malheureux aux élections présidentielle de 2007 et 2012.
Opposant au président Sall, M. Seck avait ensuite rejoint en novembre 2020 le camp présidentiel et avait été dans la foulée nommé par le chef de l’Etat à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese), une institution consultative.
«Quelqu’un peut-il imaginer une élection présidentielle au Sénégal sans Idrissa Seck ?», a-t-il déclaré vendredi lors d’une conférence de presse dans la ville de Thiès (ouest), son fief.
«La réponse est oui», a-t-il dit, après une question sur sa candidature en 2024.
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Il n’a pas donné d’avis personnel sur la légalité d’une éventuelle candidature du présidentiel Sall en 2024, mais affirme avoir consulté un professeur de droit constitutionnel réputé au Sénégal qui lui a dit que l’actuel chef de l’Etat ne peut pas juridiquement se représenter.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, reste muet sur ses intentions à propos de la présidentielle de février 2024, pour laquelle une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés.
Le Sénégal, réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée, est sous tension depuis des mois en raison de la confrontation tendue entre la majorité présidentielle et le camp de l’opposant Ousmane Sonko.
M. Sonko doit être jugé en appel lundi pour diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, un responsable du parti présidentiel. Ce dernier lui reprochait d’avoir déclaré qu’il avait été épinglé par un rapport d’une institution de contrôle pour sa gestion d’un fonds pour l’emploi des jeunes.
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M. Sonko a été condamné le 30 mars à deux mois de prison avec sursis et doit verser 200 millions de francs CFA (300.000 euros) de dommages et intérêts au ministre. L’opposant conserve cependant son éligibilité pour la présidentielle de 2024, selon ses avocats.
Le parquet et la partie civile ont fait appel du jugement.
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2024. Le parti présidentiel accuse de son côté M. Sonko de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.
En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une autre affaire, de viols présumés, et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans le pays. Elles avaient fait au moins une douzaine de morts. Le procès n’a pas encore eu lieu.