Sénégal: un simple procès en diffamation contre l’opposant Sonko met le pays sous tension

Des citoyens sénégalais témoignent sur la situation de tension.

Le 29/03/2023 à 18h21

VidéoUne affaire de diffamation, qui oppose le chef de l’opposition Ousmane Sonko et leader des Patriotes du Sénégal pour la solidarité, le travail et la fraternité (Pastef) au ministre du tourisme Mame Mbaye Niang, défraie la chronique au Sénégal. Après plusieurs reports, le jugement est prévu le 30 mars. Les Dakarois retiennent leur souffle.

Au Sénégal, tout le monde craint des émeutes comme celles d’il y a quelques jours et qui ont fait au moins 3 morts. L’affaire Prodac, du nom du Programme des domaines agricoles communautaires lancé par le président Macky Sall et supervisé par le ministre de la jeunesse de l’époque Mame Mbaye Niang aujourd’hui ministre du tourisme, est qualifiée de scandale émaillée d’accusations de détournement de plus de 29 milliards de FCFA.

Longtemps cité, à tort ou à raison, Mame Mbaye Niang a profité d’une accusation de Ousmane Sonko pour porter l’affaire en justice pour diffamation. Pourquoi maintenant, se demandent les partisans du leader du Pastef qui trouvent que plusieurs personnes ont accusé le ministre avant leur leader ?

Car faut-il le rappeler Brahim Seck, coordinateur du Forum Civil, l’entité qui représente Transparency International, a été le premier à publier un livre sur cette affaire de détournement présumé où il accuse Mame Mbaye Niang d’avoir contribué au détournement de 29 milliards de Fcfa. De même, lors d’une séance parlementaire, le ministre des finances de l’époque et actuel Premier ministre, Amadou Bâ, avait évoqué l’existence du rapport épinglant le protagoniste de ce procès.

Ils y voient une volonté de faire condamner Ousmane Sonko pour l’empêcher de participer aux prochaines élections.

Du côté du pouvoir, ce n’est qu’une affaire comme les autres que la justice doit trancher. Seulement l’appel d’Ousmane Sonko a fait sortir ses militants qui sont dans une dynamique de manifestations qu’ils comptent maintenir jusqu’en 2024. La prochaine étape, des marches la veille du procès du 30 mars. L’Etat qui est en train de prendre les devants a déjà annoncé les vacances scolaires pour mieux maitriser les troubles à venir.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 29/03/2023 à 18h21