Présidentielle en Mauritanie: à chacun son observatoire

Mohamed Fall Oumer, chargé de communication de l'Observatoire pour les élections.

Le 10/06/2024 à 16h00

VidéoDans la perspective de l’élection présidentielle prévue le 29 juin, le gouvernement a activé l’Observatoire national pour la surveillance des élections (ONSEL). Seulement, n’ayant pas confiance en cet organe, l’opposition aussi a mis en place le sien.

A quelques jours de la présidentielle mauritanienne, la confiance est loin d’être au rendez-vous entre le pouvoir et l’opposition. La guéguerre entre pouvoir et opposition autour de l’Observatoire national pour la surveillance des élections, traduit à la perfection la suspicion que chaque partie nourrit vers l’autre.

Jugeant «unilatérale» la démarche des autorités, l’opposition a annoncé son intention de mettre en place son propre observatoire des élections, tout en affirmant demeurer ouverte à la concertation, en vue de trouver un consensus autour de la question.

Mohamed Fall Oumère, chargé de communication de de l’ONSEL, rappelle que la création de l’institution «est le fruit d’un dialogue entre acteurs politiques, dans le souci de mettre en place un cadre national indépendant de concertation, avec les organisations de la société civile nationale et étrangère, en matière d’observation des élections».

Il donne des indications sur la composition (Conseil national, Bureau exécutif dont les membres sont choisis parmi les organisations faitières de la société civile et des personnalités ressources indépendantes) et les missions de l’ONSEL.

Dans le même temps, plusieurs candidats de l’opposition ont dénoncé «une démarche unilatérale» par rapport à la désignation des membres de l’ONSEL, malgré le consensus autour de l’idée de la création de l’institution.

Mohamed Mahmoud ould Tolba, président de Transparency Mauritanie, reste très sceptique, après la mise en place de la nouvelle institution, qui dans son esprit, vient grossir le rang des organes dont la neutralité ne lui semble pas garantie. Il cite le ministère de l’Intérieur et même la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dirigée par des figures connues du sérail.

Une chose est sure, cette guéguerre n’augure rien de bon pour des élections jugées souhaitée ses plus ouvertes depuis l’avènement de l’ère démocratique en Mauritanie.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 10/06/2024 à 16h00