RDCongo : «il est temps que cesse la violence», demande le chef de l’ONU

Le 06/05/2023 à 13h52

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé samedi les dirigeants africains à redoubler d’efforts pour ramener la paix dans la région très troublée de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

« Il est temps que cesse la violence. Je réitère mon appel envers tous les groupes armés : déposez les armes – immédiatement – et rejoignez le processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration », a-t-il lancé lors d’une réunion au Burundi.

« Malgré nos efforts collectifs, plus d’une centaine de groupes armés – congolais et étrangers – opèrent aujourd’hui encore et menacent ainsi la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs », a-t-il rappelé.

Il participait à une réunion rassemblant des pays africains qui ont signé un accord négocié par l’ONU en 2013 pour promouvoir la stabilité et la sécurité dans ce pays riche en minerais mais ravagé depuis des décennies par les conflits.

« Malheureusement, la crise actuelle souligne tout le chemin qu’il reste à parcourir », a constaté le chef de l’ONU.

De nombreux groupes armés sévissent dans l’est de la RDC depuis des décennies, dont beaucoup sont un héritage des guerres régionales qui ont éclaté dans les années 1990-2000.

Dans la province congolaise du Nord-Kivu, le M23 (« Mouvement du 23 mars ») s’est emparé depuis novembre 2021 de larges territoires riches en minerais, et continue d’avancer malgré une feuille de route pour la paix conclue à Luanda, en Angola, en juillet 2022.

Cette rébellion majoritairement tutsi a repris les armes fin 2021, après près de dix ans d’exil aux Rwanda et Ouganda voisins, avec parmi leurs principales revendications l’élimination des FDLR, un groupe fondé au Congo par d’anciens responsables du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

La RDC accuse son voisin le Rwanda de soutenir ces rebelles, ce qui est corroboré par des experts de l’ONU, les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.

Le Rwanda et la RDC sont pourtant tous les deux signataires de l’accord de 2013 soutenu par l’ONU et l’Union européenne et approuvé par 13 pays.

Selon le chef de l’ONU, un dialogue « constant et sincère » constitue le seul moyen de parvenir à une paix durable dans cette région instable. « J’encourage donc les pays signataires à redoubler d’efforts », a-t-il insisté.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/05/2023 à 13h52