«Notre pays est actuellement confronté à une menace existentielle en raison de l’impact ravageur des drogues et de la toxicomanie, en particulier de la drogue synthétique dévastatrice Kush», a expliqué Julius Maada Bio lors d’une adresse à la nation.
«Il est de mon devoir solennel en tant que Président (...) de déclarer une urgence nationale sur l’abus de drogues», a-t-il déclaré.
Le kush, un mélange de substances chimiques qui imite les effets du cannabis et induit un état de somnolence, crée des dégâts considérables parmi la jeunesse de la Sierra Leone et du Liberia voisin. Depuis son apparition il y a environ cinq ans, le kush est consommé par des personnes de toute classe sociale.
«Ce Kush mortel, qui ne connaît pas de frontières de classe, d’ethnie, de sexe ou de religion, fait des ravages dans nos communautés, déchire les familles et nous prive de nos futurs leaders. En tant que gouvernement, nous disons que trop c’est trop», a dit M. Bio.
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Une force d’intervention comprenant le gouvernement, des agences sanitaires, des ONG et des partenaires sera chargée de mettre en œuvre une stratégie basée sur cinq axes: la prévention, le traitement, le soutien aux services sociaux, l’application de la loi et l’engagement communautaire.
Le président a annoncé que chaque district sera pourvu de centres de traitement accessibles, dotés d’un personnel qualifié, «afin d’offrir des soins et un soutien aux personnes souffrant de toxicomanie». Il a également dit son objectif de démanteler les réseaux de trafic de drogues et de mener des campagnes de sensibilisation.
Le Liberia a aussi fait de la lutte contre le kush une urgence de santé publique.
Jeudi, le directeur de la police chargée des crimes en Sierra Leone, Joseph Lahai, a déclaré que la police avait saisi deux conteneurs dans les ports de Freetown, la capitale, remplis de kush et de produits chimiques et que sept suspects avaient été placés en détention.