Gambie: le Sénégal évoque des forces étrangères déstabilisatrices

Le Sénégal soupçonne une déstabilisation de la Gambie par des forces exterieures

Le Sénégal soupçonne une déstabilisation de la Gambie par des forces exterieures. DR/

Le 17/06/2017 à 10h07, mis à jour le 17/06/2017 à 10h11

Des forces extérieures menaçant la paix en Gambie ont été identifiées. Appuyé par la CEDEAO le Sénégal est sur ses gardes pour contrer ces menaces qui pourraient avoir des conséquences fâcheuses pour les deux pays. Mankeur Ndiaye a profité de la visite de Le Drian pour évoquer le sujet.

La paix et la stabilité, encore fragile en Gambie, est sous la menace de forces extérieures ; une situation qui intéresse au plus haut niveau les autorités sénégalaises. A cause de son enclavement au sein du Sénégal, toute menace contre la Gambie pourrait toucher directement ou indirectement son plus proche voisin.

Ainsi, depuis les manifestations d’une frange de la population de Kanilaï, le village natal de Yahya Jammeh, le Sénégal suit de très près l’évolution de la situation. Le maintien de la paix en Gambie préoccupe Dakar au point que c'est la principale information révélée par Mankeur Ndiaye, ministre sénégalais des Affaires étrangères, lors de la conférence de presse avec son homologue français, Jean Yves Le Drian.

«Il y a une réelle menace de déstabilisation du régime d’Adama Barrow, le président élu démocratiquement», a-t-il fait savoir. Par conséquent, la Gambie n’est toujours pas à l’abri de quelques remous.

Sans préciser l’origine de ces menaces sur la paix en Gambie, le ministre dit avoir démasqué ceux qui sont derrière. «Nous avons identifié des menaces qui viennent de l’extérieur pour déstabiliser Barrow», a aussi fait savoir Mankeur Ndiaye. Toutefois, le Sénégal ne va pas rester les bras croisés. «On ne peut pas accepter que la Gambie soit déstabilisée par quelque force que ce soit. Nous somme engagés avec la France à travailler pour aider les Gambiens à se stabiliser et ainsi permettre au président Barrow d’engager les réformes pour lesquelles il a été élu», a conclu le ministre sénégalais des Affaires étrangères.

Pour avoir été élu démocratiquement, Adama Barrow doit gouverner la Gambie sans être dérangé par des forces mal intentionnées. Ainsi, «la loi gambienne doit être respectée», a pour sa part, fait savoir Jean Yves le Drian. Et la France va matériellement aider pour que la paix continue de régner en Gambie. «Cela est d’ailleurs en cours», a-t-il fait savoir.

Rappelons que depuis la veille du départ forcé de Yahya Jammeh de la Gambie, dans le nuit du samedi 21 janvier au dimanche 22 janvier 2017, les pays de la CEDEAO ont mis en place la Micega (Mission de la CEDEAO en Gambie) pour sécuriser le pouvoir et le pays d’Adama Barrow.

Mais certains proches de Yahya Jammeh, sans doute nostalgiques du temps où leur leader régnait en maître absolu en Gambie, se sont soulever sous l’influence de certaines forces étrangères. Ainsi, des manifestations avaient éclaté à Kanilaï, le village natal de Yahya Jammeh, le 2 juin 2017 pour le départ de cette localité des forces de la Micega. Les accrochages qui ont suivi avaient fait 1 mort et 5 blessés. 22 personnes, toutes proches de Yahya Jammeh avaient même été arrêtées. Ces manifestants sont quelque part influencées par des forces extérieures tapies dans l’ombre et dont la stabilité en Gambie n’arrange pas les affaires.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 17/06/2017 à 10h07, mis à jour le 17/06/2017 à 10h11