Alors que c'était l’une des innovations de la dernière présidentielle sénégalaise de février 2019, la procédure du parrainage ne sera pas nécessaire pour les trois scrutins à venir, prévus en mars 2021: les élections municipales, départementales et régionales.
Le parrainage, qui oblige chaque candidat à recueillir des milliers de signatures dans la circonscription où il s'est porté candidat, ne sera donc pas reconduit lors de ces prochaines élections locales.
Plusieurs médias sénégalais relayent en ce moment l'information selon laquelle la Commission nationale pour le dialogue politique, instaurée depuis plusieurs mois, a finalement convenu de la suppression des milliers de signatures nécessaires à un parrainage pour les échéances électorales à venir, qui étaient censés avoir lieu en juin 2019 et qui ont été repoussés vers la fin de l’année 2019, avant d’être reprogrammés à deux autres reprises.
Lire aussi : Sénégal. Présidentielle 2019: hécatombe après l'étape du parrainage
Cette collecte des signatures nécessaires au parrainage s'est en effet effectuée jusqu'ici dans une totale cacophonie, à un moment où les candidats mènent une bataille pré-électorale pour cette opération, qui demande la mobilisation de plusieurs votants, ce qui n'est pas forcément à la portée de tous, tout particulièrement des indépendants, non affiliés à un parti politique. Une situation qui fausse le jeu démocratique.
Lors du précédent scrutin présidentiel, les Sénégalais se souviennent, au moment de la mise en oeuvre de cette procédure, des images d'une bousculade entre l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré, responsable du parrainage du parti présidentiel, avec d'autres candidats. Ces images avaient porté atteinte à l’image de la démocratie sénégalaise.
Lire aussi : Sénégal: loi sur le parrainage, le Conseil constitutionnel botte en touche
La suppression de la procédure du parrainage est une grande victoire de l’opposition sénégalaise, qui n’a pas cessé de dénoncer ses procédures opaques, difficiles à mettre en œuvre et surtout contreproductives, d’autant que la procédure du parrainage permettait au ministère de l’Intérieur de détenir des informations sur d’éventuelles intentions de vote des citoyens.
De plus, les commissions devant valider les signatures tenaient compte de l’ordre dans lequel elles ont été déposées, notamment en cas de doublons. Les premières signatures arrivées étant celles qui sont finalement validées, cela pouvait invalider, en cas de doublons, la candidature d'un prétendant à un scrutin.