Mauritanie: affaire contre l’ancien président, le chef de file des avocats de l'Etat rassure

VidéoMaître Brahim Ebety, coordinateur du collectif des avocats de l’Etat, constitué partie-civile dans le dossier contre l’ancien président Mohamed Abdel Aziz et plus de 300 hauts responsables, fait le point sur la procédure en cours après la remise en liberté provisoire de l'ex-président.

Le 01/02/2022 à 13h47, mis à jour le 01/02/2022 à 13h56

La libération provisoire de Mohamed ould Abdel Aziz suscite diverses réactions à Nouakchotrt, même si celle-ci est avant tout d'ordre humanitaire, intervenant après l'hospitalisation de l'ex-président mauritanien.

Ainsi, Maître Brahim Ebety, vieux routier du barreau, actuel bâtonnier de l’Ordre national des avocats (ONA) mauritaniens, apporte une précision au sujet du statut de Mohamed Abdel Aziz, bénéficiaire d’une libération sous contrôle judiciaire serré, décidée par le pôle des trois juges anti-corruption sur la base d’une recommandation médicale, après une opération à l’Hôpital de Cardiologie de Nouakchott.

Maître Ebety revient par la suite sur les liens de l’accusation contre l’ex président de la République et ses compagnons, poursuivis pour une série d’infractions liées à sa décennie de gouvernance: «corruption, enrichissement illicite, trafic d’influence, blanchiment,…».

Des circonstances «qui entraînent le renversement de la charge de la preuve» en conformité avec la loi nationale relative à la lutte contre la corruption adoptée en 2016, laquelle reprend les principes de la convention internationale relative à la matière.

Ainsi, il appartient à l’ancien chef de l’Etat de prouver l’origine licite de l’immense patrimoine dont il reconnait être le détenteur.

Evoquant une perspective d’internationalisation du dossier suite à une menace brandie par la défense, maître Brahim Ebety estime que celui-ci «n’est pas vendable» sur ce terrain là, compte tenu de la méfiance de toutes les instances continentales et mondiales par rapport aux infractions visées dans la procédure en cours.

Mohamed Abdel Aziz et ses compagnons sont poursuivis sur la base d’un rapport établi par une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP).

Ce document, de plus de 800 pages, porte sur l’attribution de plus de 100 marchés publics dans les domaines de l’énergie, des infrastructures, la gestion du Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH), la gestion de la Société nationale Industrielle et minière (SNIM), le foncier à Nouakchott,…

La défense de l’ancien chef de l’Etat dénonce une affaire politique en violation des articles 92 et 93 de la constitution.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 01/02/2022 à 13h47, mis à jour le 01/02/2022 à 13h56