Hier, dans la nuit du mercredi au jeudi, l'hélicoptère de l'armée qui s'est écrasé dans une zone marécageuse située dans les îles du Saloum, au niveau de la région de Fatick, a fait 8 morts et une douzaine de blessés, Deux des 14 blessés du bilan initial ont rendu l'âme. L'armée sénégalaise, malgré l'utilisation d'appareils souvent vieux, n'a jamais connu de crash meurtrier dans son histoire. Sans doute, la rigueur militaire aidant, elle a souvent fait preuve d'un respect scrupuleux des normes de sécurité.
L'armée sénégalaise ne compte qu'un atterrissage fait en catastrophe dans la campagne malienne, non loin de la frontière. Un Fokker de l'armée qui aurait été loué par un homme d'affaires malien a évité le pire en ne faisant aucune victime. Mais cette escapade d'un appareil de l'armée utilisé à des fins privées avait fait couler beaucoup d'encre.
Avec cet hélicoptère crashé dans la mangrove, c'est sans doute la première fois que l'armée sénégalaise perd un appareil lui appartenant et faisant des morts. Néanmoins, l'histoire du pays est jalonnée d'accidents aériens, tous aussi meurtriers les uns que les autres.
Ainsi, tous les livres d'histoire sénégalais apprennent aux écoliers et lycéens le récit de l'accident tragique de Birago Diop, sénégalais d'origine, né en France, acteur de la lutte pour l’indépendance et surtout auteur du célèbre poème "Afrique, mon Afrique".
Lire aussi : Sénégal: le crash d’un hélicoptère de l’armée fait 6 morts
En août 1960, alors qu'il se rendait enfin au Sénégal, l'avion d'Air France, un Lockheed Super Constellation qui le transportait s'écrase au large de Dakar. Il ne connaîtra jamais la Terre de ses origines.
D'autres accidents suivront, mais n'impliquant pas des compagnies sénégalaises, sauf à partir de 1992.
Dans l'aviation civile, on compte au moins 8 accidents depuis 1947, dont 7 depuis l'indépendance et quatre impliquant des compagnies battant pavillons sénégalais.
Ainsi, après l'avion de Birago Diop, en 1979, c'est un appareil militaire mauritanien qui s'écrase non loin de Dakar avec à son bord 12 personnes, qui périront toutes, dont le Premier ministre mauritanien Ahmed ould Bousseif.
Lire aussi : Côte d'Ivoire: 4 morts et plusieurs blessés lors d'un crash d'avion au large d'Abidjan
Il faut attendre 13 ans, en 1992, pour qu'un avion de Gambcrest, un Convair 640, affrété par Air Sénégal et le Club Méditerranée s'écrase au large de Kafoutine faisant une trentaine de morts parmi les 56 passagers. Le rapport d'enquête conclura à d'incroyables défaillances humaines, puisque le pilote avait une vision et une audition limitée.
Une année plus tard, c'est un avion appartenant à la fois à Air Sénégal et à Gambia Airways, un DC 6 Twin Otter 300, s'écrase au large de Dakar, avec trois personnes à bord dont aucune ne survivra. En 1995, c'est Sénégalair qui perd un appareil, 6 des 10 individus à bord mourront.
En 1997, Air Sénégal perd un appareil à Tambacounda où près de la moitié des 52 personnes transportées ne survivra pas.
Enfin, en septembre 2015, un appareil médicalisé de Sénégalair fait une collision avec un avion de ligne de la compagnie CEIBA qui reliait Dakar à Conakry. On ne retrouvera pas les boîtes noires de l'appareil, ce qui n'a pas permis de déterminer les causes de l'accident.
