La tension sociale s’accentue au Sénégal. Après les syndicats d’enseignants qui ont paralysé le secteur de l’éducation, c’est au tour du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames) et le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) de mettre leur menace de grève à exécution.
En effet, le Sames annonce une grève à partir du lundi 26 mars, au moment où le Sytjust a entamé un arrêt du travail de 72 heures depuis le mardi 20 mars. Ces deux mouvements viennent d’avantage compliquer une situation déjà difficile entre l’Etat et certains de ses fonctionnaires.
L’annonce de la grève des médecins a été faite par le secrétariat général de ce syndicat. Toutefois, précise-t-il, les urgences seront centralisées au niveau de certains hôpitaux publics. D’ailleurs, le docteur Boly Diop, secrétaire général du Sames, donnera une conférence de presse ce samedi 24 mars en vue de donner la liste des hôpitaux choisis pour accueillir les malades.
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A noter que la le Syndicat autonome de médecins du Sénégal avait entamé, la semaine dernière, des négociations avec l’Etat, représenté par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Mais l’issue de leur rencontre n’a pas été concluante pour les médecins, malgré l’évolution constatée sur certains points de revendication. Les camarades du Docteur Boly Diop réclament toujours le respect des accords signés en 2014.
Les travailleurs de la justice entament leur mouvement
Les médecins sénégalais ne sont pas les seuls à avoir déposé une plateforme revendicative sur le bureau du Premier ministre. En effet, depuis ce mercredi 21 mars, le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) est en grève pour 72 heures.
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Les agents de la Justice se disent victimes d’un «manque de considération» venant de l’Etat du Sénégal. Le point de presse organisé ce mardi 20 mars était l’occasion pour Maître El Hadj Aya Boun Malick Diop, secrétaire général du Sytjust, de faire part de leurs revendications. «Nous demandons une amélioration de nos salaires. Nous insistons sur l’indemnité de logement, l’augmentation de l’indemnité de participation à la judicature, l’octroi d’une indemnité de célérité. Ce sont-là des demandes qu’on avait faites en 2013, mais le gouvernement nous avait demandé d’attendre. Maintenant nous ne pouvons plus attendte, puisqu’au même moment, nous constatons que d’autres secteurs sont favorisés et perçoivent ces indemnités», a-t-il fait savoir.
Le statut quo entre l’Etat et les enseignants
Les syndicats des enseignants campent eux aussi sur leur position, malgré plusieurs rencontres avec les représentants de l’Etat. Regroupés dans le G6, les syndicats d’enseignants les plus représentatifs ont récemment décidé de durcir le ton en annonçant la poursuite de leur grève. Le boycott de l’ensemble des évaluations, compositions et cellules pédagogiques est toujours de mise dans le milieu éducatif. Depuis le lundi 19 mars, les enseignants ont décidé de passer à la vitesse supérieure en ponctuant leur mouvement de marches nationales dans des villes comme Saint-Louis et Ziguinchor, et ce, jusqu’au vendredi 13 avril.
Et pour ne rien arranger, l’inter-cadre des enseignants a aussi rejoint le mouvement.