Illustre cancérologue sénégalais, le Docteur Adama Ly ne verra pas se concrétiser son rêve de construire un grand centre de cancérologie au Sénégal. Le médecin, âgé de 53 ans seulement, a été retrouvé mort dans son appartement de Saint-Ouen, à Paris. Installé en France depuis 2002, son corps a été découvert quatre mois après ses derniers signes de vie. Toutefois, les questions de savoir si sa disparition serait une mort naturelle, un meurtre ou un suicide, restent sans réponse.
Selon Afrique Connection, la police française a découvert son corps sans vie le 30 juillet dernier. Mais cela faisait 4 mois que ses amis l’avaient perdu de vue, car sa dernière apparition en public remontait au mois de mars 2018.
C’est au mois de mars dernier que ses proches ont commencé à s’inquiéter de sa disparition. Selon Afrique Connection qui cite un de ses amis, ce dernier «aurait parlé au Dr Adama Ly au mois d’avril». Cependant les recherches n’avaient pas permis de retrouver ses traces jusqu’au 30 juillet, date de la découverte macabre.
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Un pharmacien Ndaw Thiaw, ami du Dr Adama Ly, et qui travaillait avec ce dernier depuis plus de dix ans, sur un projet de construction d’un centre de cancérologie au Sénégal, avait tenté de l'appeler durant quatre mois, sans succès. Avec l’appui de l’ONG Africancer, mis sur pied en 2005 par le Dr Ly, les deux hommes voulaient installer ce centre de cancérologie de dernière génération, dans la ville religieuse de Touba, à 192 kilomètres de Dakar.
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«Il m'avait prévenu qu'il devait se rendre aux Etats-Unis. Après je l’ai appelé à plusieurs reprises, sans succès. La dernière fois, je lui ai laissé un message en lui disant que je ne vais plus l’appeler comme il ne réagissait pas à mes appels, et que s’il avait besoin de moi, il pouvait me rappeler. J’en ai déduit qu’il était au Etats-Unis pour les besoins de ses recherches», déclare Ndaw Thiaw.
Je suis resté sans nouvelles jusqu’au lundi 30 juillet où je reçois un coup de fil. On m’a demandé de me rendre à l’Hôpital Bicha. Une fois là-bas, on m’a dit qu’on l’a trouvé mort dans sa chambre, et que le corps se trouvait à l’Institut médico-légal de Paris pour autopsie», continue-t-il.
Les responsables de l’Institut ne lui ont pas permis de voir le corps. Ndao Thiaw dit continuer à se battre pour offrir une sépulture à son ami. Il devra cependant attendre, car pour les besoins de l’enquête, le corps est toujours retenu.
Les questions sur l’origine du décès du Dr Ly restent entières. Un brevet que l'oncologue sénégalais voulait déposer aux Etats-Unis serait-t-il à l’origine de sa mort? Toutefois, un ami de ses amis écarte catégoriquement la thèse du suicide. «Non!, répond-t-il. Je ne le vois pas se suicider avec tous les projets qu’il avait pour le Sénégal. En plus, le suicide ne fait pas partie de notre culture».
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On ne peut toutefois pas s’empêcher de penser aux résultats de ses recherches sur le cancer, même si son ami n’est pas encore en mesure d’affirmer, avec certitude, que le brevet qu’il avait déposé aux Etats-Unis ait été à l'origine d'un éventuel assassinat.
« Il avait un brevet en cours et m’avait fait comprendre qu’il allait le déposer aux Etats-Unis», précise Ndaw Thiam. Mais, «en l‘état actuel, je n’ai pas d’éléments sûr pour affirmer qu’il y a un lien entre son décès et son brevet qu’il ne voulait pas déposer en France», ajoute-t-il.
Dans cette vidéo, il était invité de Telesud:
Dans la presse française, aucun mot sur cette mort suspecte. Mais son ami pharmacien, installé lui aussi à Paris, évoque une affaire similaire qui n’avait pas été élucidée par la police française. "Ça me fait penser à l'histoire similaire d'un ami décédé il y a dix ans à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Lui aussi était sénégalais et médecin, et lui aussi avait disparu dans les mêmes conditions. Mais un an après, on a appris qu'il avait été empoisonné. Mais actuellement, pour le cas du Dr Ly, je n'accuse personne tant que l'enquête est en cours », déclare-t-il.
La police française n’a jusqu’à présent rien révélé sur cette affaire.
Le Dr Ly habitait seul dans son appartement parisien et avait perdu ses parents depuis quelques années. D'après son ami Ndaw Thiaw, malgré sa notoriété dans le milieu médical international, «il était timide, ne parlait pas de sa vie privée et professionnelle et pouvait passer inaperçu. Si vous ne le connaissiez pas, vous ne pouviez pas deviner que c'était une sommité, en face de vous».