Selon Iradio, une station sénégalaise, qui révèle cette information, trois membres d'un réseau international de hackers ont été arrêtés par les membres de la Division de la cybercriminalité de la Direction de la police judiciaire.
Ceux-ci sont accusés d'être les membres d'un réseau de hackers ayant volé 17 milliards de franc CFA (26 millions d'euros) dans les banques de plusieurs pays de la région ouest-africaine.
D'après les premiers éléments de l'enquête, plusieurs chefs d’entreprises sont mêlés à cette vaste opération cybercriminelle.
Les fortes sommes déposées par les accusés ont attisé les soupçons de plusieurs établissements bancaires auprès desquels ces transferts avaient été effectués, et les banques concernées, par mesure de prudence, «ont bloqué l’argent».
D’autres têtes, et non des moindres, pourraient tomber dans les prochains jours, selon cette source policière. Toutefois, l’identité des personnes impliquées n’est pas encore révélée.
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Le cybercriminalité est un des nouveaux fléaux du Sénégal. Sur les 11 premiers mois de l'année 2018, plus de 1.000 plaintes ont été enregistrées à ce sujet et 125 personnes présentées à la justice.
Le Sénégal en pôle position contre la cybercriminalité
Le pays est donc contraint d'être à la pointe de la lutte contre la cybercriminalité, et c'est en 2013 que le premier service capable de traquer ces hackers y a été créé.
En 2017, la «Division cybersécurité», placé sous la tutelle de la police judiciaire, voyait les jours.
Cette structure a permis, dès sa première année d'existence, de mettre la main sur une quarantaine de hackers qui s’étaient introduits dans le système informatique de grandes entreprises sénégalaises, pour y détourner des montants évalués à plus de 66,5 millions de francs CFA (100 000 euros).
Une école de lutte contre la cybercriminalité à Dakar
Ce phénomène, actuellement en hausse en Afrique de l’Ouest, est exacerbé par le contexte de la lutte contre les groupes terroristes qui sévissent dans certains Etats de la sous-région.
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Ces Etats africains, confrontés à la cybercriminalité depuis la propagation de l’usage d'Internet, doivent désormais faire face à d'énormes pertes pour les économies de ces pays.
Ces Etats ont donc dû prendre des mesures adaptées pour empêcher ces pertes financières, telle l'inauguration à Dakar, le 6 novembre 2018, de l’Ecole nationale de cybersécurité à vocation régionale (ENVR).
Cet établissement, qui accueille des étudiants d’origines diverses, formes «de hauts cadres supérieurs et intermédiaires d’administration, policiers et gendarmes, juristes, magistrats, douaniers, agents des finances publiques, informaticiens etc.».
Les Etats africains peuvent, de cette manière, renforcer leurs capacités de lutte contre la délinquance, le terrorisme ou la radicalisation et de développer des moyens d’investigation numérique contre les cybercriminels.