A Dakar et en province, ce sont les mêmes scènes que les deux premiers jours du mouvement, jeudi et vendredi, avec des routes quasiment vidées de véhicules de transports de passagers et de biens, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.
Dans plusieurs localités, le trafic est notamment assuré par des motos et des véhicules hippomobiles. Des bus de la société de transports ont été empêchés de rouler en province par des transporteurs, selon la presse locale.
Beaucoup de travailleurs n'ont pas pu se rendre sur leurs lieux de travail et des élèves à leur école, comme à Dakar. Des malades, privés de moyens de déplacement, n'ont pas pu respecter leur rendez-vous médical, ont déclaré à la presse des sources hospitalières à Dakar.
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"Le gouvernement campe sur sa position. Nous campons sur notre position", a déclaré vendredi sur la radio RFM (privée) Gora Khouma, responsable du Cadre unitaire des syndicats de transports routiers du Sénégal (Custrs), à l'origine de la grève initialement limitée à deux jours.
Des responsables du Cadre ont appelé jeudi soir à une grève désormais illimitée pour amener le gouvernement à satisfaire leurs doléances contenues dans une plate-forme en 11 points.
Les transporteurs exigent de discuter avec au moins six ministères impliqués dans la gestion du secteur dont l'Intérieur, les Forces armées, l'Environnement, le Commerce, et pas seulement avec la tutelle, selon Khouma.
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Le ministre chargé des Transports terrestres a déclaré jeudi soir sur la télévision publique être prêt à rencontrer les grévistes pour discuter avec eux et au nom de ses collègues ministres, un appel qui n'a pas été entendu par les transporteurs.
"Cette grève a un (mauvais) impact sur l'économie. (Elle) a causé des désagréments aux usagers. Rien ne justifie sa poursuite", a dit Faye.
Les transporteurs protestent notamment contre "les tracasseries" de la police, de la gendarmerie et du service des Eaux et forêts. Beaucoup de chauffeurs ont déclaré à la presse être victimes d'un "racket" de la part des forces de l'ordre.
Ils protestent également contre le transport clandestin et le nombre élevé, selon eux, de points de contrôle.