Selon plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, «de nouvelles manifestations et des routes ont été bloquées» à Tiaret, à 280 km au sud-ouest d’Alger, dès le début de la fête du sacrifice, marquée par une grande consommation d’eau.
Des images sur ces comptes montrent au moins deux routes bloquées par des pierres et des barricades improvisées entre Tiaret et les villes voisines de Frenda et Boucheguif.
Aucun média public ni privé n’en a fait état.
«Vos promesses aux habitants de Tiaret ont été vaines, dès le premier jour de l’aïd, plusieurs zones sont sans eau», a protesté un internaute sur la page de la Compagnie algérienne des eaux.
A environ 40 km de Tiaret, à Rahouia, des images d’internautes ont montré lundi un rassemblement de citoyens qui «ont empêché le préfet de quitter le siège du district tant qu’il n’écoutait pas leurs préoccupations».
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Depuis mai, les cours d’eau de cette région semi-désertique et le barrage de Bakhedda, seule source d’approvisionnement de la zone, sont à sec. Début juin, de premières manifestations avec des pneus brûlés et barrages routiers ont eu lieu près de Tiaret, selon des images sur les réseaux sociaux.
Face à ces protestations inattendues intervenant au début de la campagne pour la présidentielle anticipée du 7 septembre, le président Tebboune a convoqué le 2 juin un conseil des ministres et ordonné aux « ministres de l’Intérieur et des Ressources hydrauliques d’élaborer un programme urgent et exceptionnel » dans les 48 heures.
Le lendemain, les deux ministres Brahim Merad et Taha Derbal se sont rendus à Tiaret et ont présenté un plan pour résoudre le problème «avant l’Aïd al-Adha».
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Vendredi, M. Derbal est retourné à Tiaret pour la mise en service d’un système d’approvisionnement de la ville à partir de puits forés et raccordés au réseau en deux semaines. Cela a apparemment résolu le problème en centre ville mais pas dans d’autres quartiers, selon les déclarations d’internautes sur la page «Eau algérienne».
Depuis l’élection de M. Tebboune en décembre 2019, après la démission de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika, chassé par le mouvement pro-démocratie du Hirak, les manifestations sont très rares en Algérie.
Le président n’a pas encore dit s’il sera candidat à un nouveau mandat début septembre mais il est très présent dans les médias, inaugurant des chantiers en Algérie ou participant à des sommets comme celui du G7 en Italie ces derniers jours.