Assassinat du journaliste Martinez Zogo au Cameroun: les 17 accusés plaident «non coupable»

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Le 10/09/2024 à 15h55

Après plusieurs tractations entre le tribunal militaire de Yaoundé et les autres parties impliquées dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo, les débats sont désormais ouverts pour la manifestation de la vérité tant demandée par les Camerounais.

Chacun des 17 prévenus dans l’affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo est désormais fixé sur les différents chefs pour lesquels ils sont poursuivis d’accusation: arrestation, filature, séquestration, torture, assassinat... Les faits remontent à plus d’un an lorsque le de chaîne Amplitude FM une radio urbaine émettant à Yaoundé, a été enlevé puis torturé. Son corps inanimé, dans un état de putréfaction avancée, a été retrouvé non loin de la capitale politique. Ces délits auraient été commis, selon le ministère Public, avec la complicité d’une participation probable d’un donneur d’ordres.

Il faut rappeler que Martinez Zogo était un journaliste engagé qui dénonçait sans aucune crainte, la mauvaise gouvernance des autorités du Cameroun, les détournements des deniers publics, le népotisme, la corruption et le favoritisme. Son corps sans vie avait été retrouvé dans une broussaille d’une banlieue de la capitale politique.

L’audience de ce 9 septembre 2024 a donc été déterminante pour la suite de ce procès dont l’issue est attendue tant sur le plan national qu’international.

Et de toutes ces personnes, aucune n’a plaidé coupable, à l’exception d’Ebo’o Clément Jules qui a plaidé coupable sur les faits de violation de consignes, comportement visant à ternir l’image et l’honorabilité des forces armées camerounaises, avant de se rétracter après quelques murmures dans la salle.

Ebo’o Clément avait été présenté comme le chef du commando ayant arrêté et torturé le journaliste. Le président du tribunal lui a tout de même rappelé que son hésitation sera prise en compte lors des débats en profondeur.

Parmi les 17 inculpés dans cette affaire, figurent les hauts gradés de l’armée, les hauts fonctionnaires de police et d’éminents hommes d’affaires, tous de nationalité camerounaise.

La prochaine audience aura lieu le lundi 30 septembre.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 10/09/2024 à 15h55