Burkina Faso: le handicap, moteur de l’insertion sociale mais les aides se tarissent

Insertion sociale des handicapés.

Le 06/08/2023 à 12h38

VidéoAu Burkina Faso, des personnes vivant avec un handicap unissent leurs forces et refusent de vivre de la mendicité. La soudure, la maroquinerie, l’art, le tissage et bien d’autres activités sont autant de sources de revenus et de promotion sociale pour cette couche sociale vulnérable.

Situé sur l’avenue Kadiogo à Ouagadougou, le Centre de formation de l’Association des soudeurs handicapés du Burkina dispense des formation aux personnes à mobilité réduite et leur donne la possibilité d’une autre issue que celle de la mendicité.

«L’idée est née en 2006 après une formation en soudure à Bobo Dioulasso. Au départ nous avions besoin d’un espace d’exposition au SIAO et c’est là qu’une bonne volonté a financé notre projet de soudure», relate Boureima Koné, président de l’Association des soudeurs handicapés du Burkina. Ce centre offre aux personnes en situation de handicap la possibilité d’échapper à la mendicité.

«Au Centre, nous faisons, entre autres activités, la soudure, la maroquinerie, les tableaux de sable, le tissage et la bronzerie», énumère Issa Dayo, président du Centre national des personnes handicapées moteurs du Burkina.

Une opportunité saisie par Jean Baptiste Gninsé depuis plus d’une année. «Je me sens à l’aise ici. Nous fabriquons des produits pour handicapés. Le travail nourrit son homme. On ne peut pas compter sur quelqu’un d’autre pour réussir. Même si les moyens me manquent, je rêve un jour d’avoir mon propre atelier où je pourrai employer des handicapés comme moi», dit-il.

Cependant, le Centre est confronté à d’énormes difficultés de fonctionnement.

«Nous ne recevons plus la subvention de l’Etat depuis un certain temps et nous demandons aux bonnes volontés de nous aider», demande Issa Dayo, président du Centre.

«Nous sommes confrontés à un manque de marché. Nos produits sont vendus à l’extérieur mais pas à l’intérieur du Burkina. Nous aurions souhaité avoir des marchés de l’Etat, par exemple», ajoute Boureima Konaté, Pour lui, il est urgent d’augmenter le nombre des dortoirs et de réaliser des travaux de réfection au Centre.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 06/08/2023 à 12h38