Pour mériter l’appellation de poulet-bicyclette, la volaille doit non seulement voyager de la ferme jusqu’à la ville à bord d’un vélo ou d’une moto, mais ne doit ni être congelée et encore moins importée. Ces deux conditions réunies, et avant de finir dans une assiette, le poulet est exclusivement nourri d’aliments naturels, qu’il se procure en «pédalant» d’un endroit à un autre la journée entière, d’où son nom. Le résultat de ce mode d’élevage est une chair naturellement savoureuse.
Bernard Yaméogo est vendeur de poulet-bicyclette depuis plus de trente ans. Il est reconnu pour s’être longtemps impliqué dans ce commerce, à travers lequel il subvient aux besoins de sa famille.
«Je hérité ce mode d’élevage de mon père. Mon choix s’est vite porté sur le poulet local parce qu’il est le plus sollicité. C’est grâce à cette activité que je prends soin de ma famille», dit-il.
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Comme Bernard, on trouve dans les villes du pays des vendeurs de poulets fraîchement ramenés du village et nourris aux termitières. En fin de journée, surtout en cette période de pluie, le délicieux poulet-bicyclette est apprécié de tous et proposé lors de différentes occasions.
«On ne peut pas dire exactement combien on gagne par jour ou mensuellement. Il y a des moments ou on réalise de bons chiffres, mais certaines fois le marché tourne au ralenti. Le secret de ce plat est à chercher dans les détails de la préparation est dans les condiments utilisés», explique Lambert Yaméogo, vendeur de volaille grillée.
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A Ouagadougou, on en consomme en moyenne 80.000 par jour. Cependant, la demande, estimées à 100 millions de poulets par an, risque de faire exploser la vente de volaille importée. Afin de préserver ce patrimoine génétique, le ministère de l’Agriculture a instauré, en 2022, le label poulet-bicyclette. «Cela veut dire que le logo est protégé par l’organisation ouest-africaine de la propriété intellectuelle. Ce qui permet de vendre le produit sur le marché international et de sécuriser aussi le consommateur», avait alors déclaré le ministre Denis Ouédraogo, ministre de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques cité par la presse locale.