Interdiction formelle de surcharge dans les taxis de ville. Cette mesure du gouvernement camerounais n’est pas nouvelle. Elle est connue depuis 2020 dans le cadre des mesures barrières prises pour limiter la propagation de la pandémie de Covid-19. Le ministère des Transports l’a encore réitérée et il ne se limitera plus à la simple sensibilisation, comme dans le passé.
Désormais, tout conducteur qui ne respectera pas cette mesure se verra retirer son permis de conduire pendant une période donnée ou définitivement s’il récidive. Le ministère des Transports entend ainsi réduire les risques d’accident de la circulation dans les grandes agglomérations, tout en favorisant le confort des usagers dans ces taxis.
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A Yaoundé, cette mesure est diversement appréciée. Si la majorité des conducteurs de taxi de ville est pour son entière application, d’autres pensent qu’appliquer une telle interdiction contribuerait à durcir les conditions de vie et de travail de ces professionnels au service des usagers de la route dans les grandes villes du pays.
Les syndicats des travailleurs et des conducteurs urbains s’y opposent également. Pour eux, le gouvernement n’avait pas intérêt à prendre une pareille décision sachant le contexte dans lequel les conducteurs des taxis de ville exercent leur métier. Cette décision arrive pourtant après la hausse des frais de transport par taxi qui sont passés de 250 FCFA à 300 FCFA.
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Malgré cette augmentation, les taximen déclarent toujours qu’ils ne parviennent pas à joindre les deux bouts. «Nous sommes obligés de surcharger parce que tous les usagers du taxi ne payent pas le tarif indiqué. Il y en a qui proposent 100 FCFA, 150 FCFA ou 200 FCFA. Et pour éviter de gaspiller le carburant pour rien, nous sommes contraints de les prendre. D’où la nécessité de faire des surcharges», déclare un conducteur de la ville de Yaoundé.
«La mesure du ministre des Transports est sévère, mais nous allons nous y conformer», assure un autre, visiblement abattu.