Plusieurs problèmes minent la corporation des techniciens cinéma ivoiriens comme le manque d’instituts de formation aux métiers du cinéma, la non-application des lois régissant leurs activités, le non-respect des termes des contrats. Ces difficultés font que la plupart des techniciens cinéma de Côte d’Ivoire n’ont souvent pas de contrat écrit ou alors... n’en prennent pas connaissance. De plus ces techniciens ne sont pas assurés lorsqu’ils exercent sur les plateaux de tournage... et la liste est encore longue.
Les uns additionnés aux autres, ces problèmes entravent la pleine expressions des capacités individuelles de ces professionnels du grand écran et entravent le développement du business cinématographique du pays.
Le Réseau des Techniciens du Cinéma de Côte d’Ivoire (RETECHCI) entend œuvrer à donner une place de choix à ce métier, à sa professionnalisation et inciter les techniciens du cinéma à la connaissance de leurs droits.
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Afin d’atteindre ses objectifs dans ce combat, le réseau a initié à Abidjan un atelier de formation qui a réuni les acteurs du domaine autour du thème, «comprendre les dispositions juridiques dans le cinéma et l’audiovisuel», pour jeter des pistes des réflexions et proposer des solutions capables de sortir le domaine de cette léthargie.
«Le problème qui se pose en Côte d’Ivoire, c’est que la loi existe cependant mais les décrets de mise en application ne sont pas encore ratifiés», regrette Jamel Basiru, directeur exécutif du RETECHCI.
Pour sa part, l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le ministère de la Culture soutient les initiatives culturelles et donc également le cinéma. C’est à juste titre que le Premier ministre a déclaré vouloir faire de la Côte d’Ivoire le «pays de tournage» de la sous-région.
Il est évident qu’en Côte d’Ivoire, les techniciens du cinéma ne connaissent tous pas leurs droits comme celui d’avoir un avocat ou un conseiller juridique en cas de litige. Pire, les formations acquises sur le tas sont parfois priorisées aux dépens des diplômes.
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Ainsi, à travers cette séance de formation, les initiateurs entendent attirer l’attention des acteurs sur l’importance d’un «contrat de travail», document essentiel et qui met tout travailleur à l’abri en cas de litige.
Tous sont repartis satisfaits à l’issue de cette formation qui leur a redonné espoir. «Malheureusement, jusque-là le technicien cinéma n’a pas de statut en Côte d’Ivoire. Il faut donc répéter ce genre d’initiative car elle participe à l’éveil de conscience et partant, du rayonnement et de l’essor du cinéma ivoirien» ont souhaité les techniciens.
Flash-back: depuis 2014, plus d’une quinzaine de décrets concernant le secteur cinématographique sont pris par le ministère de tutelle mais sont toujours en attente de ratification. Ces praticiens quant à eux, formulent le vœu de voir leur secteur se professionnaliser à partir de 2024.