Le filao est un arbre pouvant atteindre 35 mètres de hauteur et au feuillage persistant. Cette essence est surtout tolérante au sel. Cette caractéristique prend toute son importance lorsque l’on à l’esprit la proximité de la bande qui porte son son nom avec l’océan. L’écosystème est surtout propice au maraîchage et à l’élevage. Mais c’est compter sans la déclassification du site décidée sous l’ancien chef de l’Etat. Le déclassement est justifié par un projet d’utilité publique dénommé Plan d’urbanisme de détails.
Dans un décret signé le 5 avril 2023, le Président Macky Sall a officialisé le déclassement de 826 hectares de cette forêt. Suite à cela, une grande superficie a été affectée à des promoteurs immobiliers au détriment des habitants de Guédiawaye. Une situation qui n’a cessé d’être dénoncée par les habitants et les défenseurs de l’environnement comme l’Action pour la Justice Environnementale qui a porté l’affaire devant les tribunaux.
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Plus que jamais décidés à reprendre leurs terres, les habitants de Guédiawaye ont d’abord tenté la médiation, la dénonciation pour finir par porter l’affaire en justice sans jamais véritablement obtenir gain de cause.
Aujourd’hui, avec le changement de régime, un vent d’espoir est né avec cette décision du nouveau président Bassirou Diomaye Faye d’arrêter toutes les constructions engagées sur cette bande de filaos, le temps de faire l’audit du foncier.
Le 14 mai, le fraichement élus à la tête de l’Etat a décidé la suspension pour deux mois de toutes les constructions sur le littoral de Dakar et sa région, confirmant une mesure saluée par les défenseurs de l’environnement devant la bétonisation de la côte. Le littoral dakarois est le théâtre d’une spéculation immobilière intensive.
Devant la menace que représente l’avancée de la mer, la Banque mondiale a approuvé fin juin 2023, un financement d’un montant de 135 millions de dollars destiné à soutenir le Sénégal pour réduire les risques d’inondation dans les zones périurbaines de Dakar et les anticiper grâce au renforcement des capacités de planification et de gestion urbaine. On estime qu’actuellement, 65 % de la côte est touchée par l’avancée de la mer.