Des milliers d’effondrements et de sinistrés, 77 décès: le Mali sous la menace d’inondations «jusqu’à novembre»

L'accès est impossible aux propriétés dans certains quartier inondés de Bamako.

Le 09/10/2024 à 12h22

VidéoLes pluies qui s’abattent sur le Mali depuis juillet sont les plus importantes jamais enregistrées depuis 1967. Interrogé par Le360 Afrique, le chef du service Observation et prévisions météorologiques de Mali météo prévient que cet épisode exceptionnel pourrait s’étendre jusqu’au début du mois de novembre. Autre motif d’inquiétude, la montée des eaux du fleuve dans plusieurs localités où les seuils d’alerte ont été dépassés.

C’est une année exceptionnellement pluvieuse que vit le Mali et la sous-région ouest-africaine avec des «précipitations les plus importantes depuis 1967» d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Ces pluies diluviennes provoquent inondations et montées des eaux du fleuve Niger à l’origine de crues dévastatrices.

Lors de la réunion du comité interministériel de gestion des crises et catastrophes su 8 octobre, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammédine, a dressé le bilan a déploré que «ces catastrophes ont affecté 47.955 ménages, touchant un total de 264.648 personnes, dont 73.140 femmes et 117.626 enfants. Le bilan humain s’élève à 77 décès et 148 blessés

Pire, la situation météorologique n’est pas près de se calmer. Selon le chef de service Observation et prévisions météorologiques de Mali météo, Amadou Diakité, la saison des pluies va s’étaler «jusqu’à mi-octobre pour la région sud du pays et jusqu’au début novembre pour l’extrême sud et la région de Sikasso et Bougouni

Pour lui, nous assistons à une année pluviométrique spéciale en raison de la mousson et du vent intertropical qui apporte des précipitations excessivement abondantes, Mais avec une telle violence «c’est du jamais vu» atteste le spécialiste. Selon Diakité, ces fortes pluies sont un phénomène qui touche toute la sous-région sahélienne.

Le météorologue avertit les riverains du fleuve Niger face à la montée des eaux consécutive aux fortes pluies enregistrées en Guinée. La hausse du niveau de l’eau du fleuve va exposer les riverains aux risques d’inondation. En conséquence, ils doivent continuellement suivre les informations hydrologiques et les alertes lancées par Météo Mali.

En août dernier, les autorités ont officiellement déclaré l’état de catastrophe nationale sur l’ensemble du territoire national suite aux inondations dévastatrices. La rentrée des classes, qui devait se tenir début octobre, a été reportée au 4 novembre en raison de «l’état de catastrophe nationale» liée aux récentes inondations, a indiqué le ministère de l’Éducation nationale.

Le 8 octobre, le ministre de l’Éducation nationale, Amadou Sy Savané faisait savoir que 128 écoles sont actuellement occupées par des populations sinistrées, 167 ont été inondées et 256 autres sont partiellement ou totalement effondrées.

En attendant, à Bamako, une bonne partie du quartier de Kalabancoro, crée en 1996, est sous les eaux. Une situation qui a poussé les habitants à déserter leurs maisons et se réfugier dans des endroits jusque là épargnés par les inondations.


Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 09/10/2024 à 12h22